Un phénomène qui touche 4,2% des enfants scolarisés

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Selon les données d’une enquête nationale parrainée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et en collaboration avec des organisations internationales, dont l’Unicef, le Finuap et l’Onusida, 4,7% des enfants âgés entre 5 et 15 ans travaillent en Algérie, ce qui représente 334 000 enfants. L’enquête fait ressortir que c’est la région du sud qui enregistre le plus de ses cas par rapport à l’Est et à l’Ouest, contrairement au Centre qui enregistre le taux le plus faible.

Ce phénomène est plus fréquent chez les enfants qui ne sont pas scolarisés avec 8,1% alors qu’il ne concerne que 4,2% des enfants qui étaient scolarisés au moment de l’enquête. Ainsi, la législation algérienne protège l’enfant contre l’exploitation économique, or l’âge minimum pour un recrutement est fixé à 16 ans au moins. Par ailleurs, d’après cette enquête, le travail des enfants touche beaucoup plus les garçons que les filles, et ceux qui sont plus jeunes (5-11ans) que les moins jeunes (12-15ans) et ceux du milieu rural que celui d’un milieu urbain. L’enquête a indiqué que la forme du travail la plus répondue est celle du travail dans les entreprises familiales avec un pourcentage de 3,1%. Ainsi l’exercice d’activité économique en dehors du ménage touche 1,2%, alors que 0,8% des enfants effectuent des travaux domestiques, par contre, le travail rémunéré en dehors du ménage constitue un phénomène rare et concerne 0,3% de cette catégorie. Cependant, le travailleur mineur ne peut être employé à des travaux dangereux et nuisibles à sa santé ou qui portent préjudice à sa moralité. En outre, plusieurs facteurs influent sur les enfants et les poussent à quitter l’environnement scolaire pour aller travailler, tel que le niveau d’instruction de la mère et surtout les conditions économiques du ménage.

Sur ce, 6% des enfants dont les mères sont sans instruction travaillent, alors que ce taux va en décroissant à mesure que s’élève le niveau d’instruction de la mère pour atteindre 3,8% de ceux dont la mère a le niveau primaire et 2,7% des enfants dont la mère est universitaire.

L’enquête a aussi révélé qu’être riche veut dire discrimination, et que vivre dans un milieu économiquement défavorisé semble être propice à une plus grande multiplication de ce fléau, car on trouvent 7,3% des enfants issus d’un milieu défavorisé travaillent, alors que ce taux chute à mesure que s’accroît le niveau de vie des ménages.

De ce fait, l’enfant qui travaille constitue une entrave de taille à son développement physique, intellectuel et psychologique, tout en précisant que l’entrée dans le monde du travail à un âge précoce empêche l’enfant d’avoir une scolarisation normale, ce qui multiplie les risques de l’échec scolaire.

Kahina Hammani

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