Les habitants crient leur malaise

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Le village de Taghzout, à l’instar de la majorité des villages de la commune d’Ouled Rached, accuse un retard flagrant en matière de développement.

En effet, dans un rapport adressé au wali, dont une copie nous a été transmise, la situation peu reluisante vécue par les villageois de Taghzout, y est brossée. Même si le village, disent ces habitants, accuse d’énormes lacunes, cependant, ils ont porté la priorité de leurs revendications sur les problèmes qui accablent leur quotidien. Alors, qu’une conduite d’eau venant d’El-Adjiba en passant par Chréa et Taghzout pour aboutir au chef-lieu de la commune a été réalisée en 1994 pour un coût estimé à 14 milliards, elle est aujourd’hui…abandonnée ! En conséquence, le réseau AEP est le grand absent au village.

Pis encore, la pollution qui menace, lentement mais sûrement, la vie des habitants a fini, jusque-là, par contaminer la moitié des puits du village.

Pour cause, ces habitants dénoncent, comme il a été constaté et rapporté par notre journal auparavant, des eaux usées et des déchets d’une huilerie moderne au chef-lieu de la commune. Ces eaux fortement polluées se déversent dans l’oued traversant le village, et un désastre écologique est à prévoir. Par ailleurs, le projet d’assainissement attribué au village et dont seulement 30% des travaux sont achevés !

A cela, ces habitants se demandent pourquoi plusieurs d’entre eux ont été parait-il, exclus de ce projet. Les habitants réclament aussi le bitumage de la route reliant leur village à Chréa.

Tout en se rappelant du drame du 07/10/2007 ayant coûté la vie à trois jeunes du village, car dans un village montagnard et hostile, l’éclairage public est une nécessité que réclament ces villageois. Il est aussi mentionné le rôle glorieux du village pendant la guerre de libération, et c’est pour cela que les habitants demandent la réhabilitation de la mémoire collective de la région, notamment les martyrs tombés dans la fameuse bataille d’Ighil Oumarou, car aucune stèle digne n’a été érigée en leur mémoire.

Il faut rappeler aussi que ce même rapport a été transmis respectivement au chef de la daïra de Bechloul et le P/APC d’Ouled Rached. Ce dernier en accueillant une délégation du village dimanche passé, tout en niant, une nouvelle fois, l’existence de la pollution, a aussi promis aux habitants que leurs doléances seront prises en charges à partir de 2010 ! Quant au projet de l’assainissement, ce responsable a déclaré qu’il n’a été réalisé, que dans sa première tranche comme prévu, tandis que la deuxième tranche sera inscrite aux PCD. Les habitants sont stupéfiés car, disent-ils, le prometteur du projet en question a essayé de réaliser le projet « à sa guise » en proposant aux habitants, chaque foyer à part, de réaliser les conduites qui se déversent à quelques encablures de leurs maisons ! C’est un projet loin de toutes les normes, la majorité des habitants n’a pas hésité à refuser ce « genre de travaux ».

D’où la question, qu’est ce qui a été prévu, un projet ou une tranche du projet ? Pourquoi l’entreprise chargée de la réalisation de cet assainissement a, d’abord, « tenté  » de réaliser ce projet « d’une certaine manière », pour ensuite exclure la majorité ? Dans l’attente de remédier à ces problèmes, les habitants prennent, pour la énième fois, leur mal en patience !

L. M.

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