“… Ma voix et tout simplement la mienne et Takfarinas est le grand maître qui m’inspire”
Dès son enfance, son don de manier les instruments de la musique, le fit distinguer parmi tous ses jeunes camarades. A l’âge de 13 ans, Smaïl Chaït est déjà “connu”, notamment dans son village natal d’Ighil Amhala, village d’Ath Leqsar. “Mon profond attachement et mon amour passionné à la musique n’ont jamais été un choix mais plutôt un penchant naturel… En effet, l’art de la musique fut aussitôt une inspiration et dirigera le sens de ma vie”, nous dira Smaïl ou Tafka, comme aiment bien le surnommer ses amis. A ce propos, il nous dira modestement : “Bien qu’on me dise que ma voix est quasiment identique à celle du chanteur emblématique Takfarinas, cependant, je dirai que ma voix est tout simplement la mienne et Takfarinas est le grand maître qui m’inspire”. A la fleur de l’âge, Smaïl est déjà très sollicité. En effet, il anime dans la région entière et au-delà, à Tizi Ouzou, Bgayet et même à Alger des qaâdas, des galas et des fêtes. Faisant un mariage réussi du mot et de la voix, ce jeune rêveur chante aussi bien le style Yal, que le chaâbi, le assimi et bien d’autres styles. Un mérite qu’il doit, dit-il, particulièrement aux poètes de la région dont feu Mohand Arezki Derbbela et son actuel, exclusif, compositeur Menas Messaoud. Encouragé par sa famille dont un frère réputé drebki, Smaïl a, à partir de 2000, sillonné des radios telles que la radio de la Soummam, la Chaîne II… Cependant, le manque de moyens lui a fait défaut et… ce qui l’a tardé pour produire son premier album. Aidé largement par son compositeur Menas Messaoud, le premier-né de Smaïl vient de sortir sur le marché depuis quelques jours. Alors que cet album devrait passer bientôt sur les ondes de la radio locale de Bouira, Smaïl est attendu pour passer lui-même sur les ondes de la Chaîne II. Tenant compte des spécificités de la région dont les thèmes devraient être ceux de la Kabylie entière, Smaïl a su conjuguer des styles se répandant à l’échelle nationale pour que ses talents façonnent à merveille son premier album. En effet, sur les huit chansons de son album, Smaïl chante l’amour et les tabous, le désespoir des jeunes aspirant à l’émigration et dénoncer ces personnes douteuses mais notables aux yeux de la société. Il a ajouté également une touche “philosophique”, en abordant l’éternel souci qui est la mort. Son album disponible en CD et K7 est fortement bien accueilli. Son compositeur, M. Menas, nous dira : “Notre espoir ainsi que notre défi à relever, c’est de porter son chant à un niveau national grâce à sa superbe voix et sa gamme de styles, dont il fait preuve cette fois-ci. Il a réussi entre autres, le propre style de Sami El Djazaïri, ce qui nous encourage à travailler dans cette optique pour son prochain album”.
L. M.
