Digne des manifestations de 62 !

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A Boumerdès, pas seulement au chef-lieu de la wilaya, des milliers de jeunes et moins jeunes sont sortis dans la rue, juste après la fin du match Algérie – Egypte, pour fêter la victoire de l’équipe nationale.

One, two, three, viva l’Algérie

Effectivement, la confrontation avec les pharaons a été remportée par trois 3 – 1. On dirait que le chiffre trois était gravé dans le psyché de Ziani et de ses camarades pour administrer, ce soir-là, à l’Egypte la leçon qu’elle mérite. Les groupes de jeunes qui pressentaient l’heureuse issue du match avaient préféré voir celui-ci, sur écran géant où à l’intérieur des cafés. A la cité du 20-Août de Boumerdès, les majestueuses séquences des capés de Saâdane ont été appréciées collectivement. Des jeunes chantaient et dansaient comme des fous, après chaque craquement des filets d’El Hadary. Folle ambiance aussi, tout le long du match, particulièrement dans le second half, à la cité Frantz-Fanon. Là, l’imam de la mosquée a oublié d’officier la prière de l’Icha. L’on a su qu’il était resté accroché devant son téléviseur, a-t-on commenté. Mais personne, en toute logique, n’a le droit blâmer, ce soir-là, l’imam en question. Car, pour reprendre, un des slogans de la vox populi, “cet événement est similaire à la fête de l’indépendance du pays.” Il y a là, une certaine similitude avec la libération du joug colonial, puisque les pharaons, foncièrement arrogants, sont venus à Blida pour tenter de dominer notre pays. La défaite que l’Egypte vient d’enregistrer lui restera à jamais en travers de la gorge. Voilà, en substance, le contenu des différents commentaires retenus à chaud, lors de la soirée d’avant-hier. Sport et politique ont toujours fait bon ménage à Oum Dounia. Et “elle devrait réviser sa façon de voir le monde arabe en général et la sphère dite arabe en particulier”, assène encore un politologue de la région, sous couvert de l’anonymat. Même témoignage d’un responsable des services de sécurité. “Nous serons débordés cette nuit-là, avec cette foule de manifestants. Mais l’EN nous a soulagés. Dieu soit loué.” Youyous des femmes, klaxons de voitures donnaient à cette liesse populaire un cachet particulier à Boumerdès, Thénia, Dellys et Bordj Ménaïel.

Salim Haddou

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