Le sinistre, dont l’origine est un lieu de brousse s’est propagé à la faveur de la chaleur et du vent, a balayé en un temps record, les récoltes des champs en jachère, bondés de fourrages naturels. L’incendie s’est répandu le long de la trajectoire de l’oléoduc Beni Mansour, Béjaïa. Sur son lugubre passage, la destruction d’un patrimoine oléicole estimé à une centaine d’arbres par des riverains. L’hypothèse d’une imprudence infantile est relayée comme étant la cause présumée du départ de feu, ayant progressé sur un kilomètre environ, et dévasté un champ de blé et touché dans sa progression folle, des dizaines d’oliviers centenaires qui promettaient une très bonne récolte pour la prochaine saison. Dans cet incendie déplorable, force est de constater que les consignes données par le dispositif anti-incendie réactivé récemment au chef-lieu de wilaya, sont loin d’être respectées. Pour preuve, dans la commune à vocation agricole et forestière, il y a encore une légion d’herbes sauvages qui recouvrent le sol, constituant un combustible très inflammable qui n’attend que la moindre étincelle pour que s’en suive l’embrasement. On soupçonne même que les fonds de bouteilles de bière qui prolifèrent dans la nature, puissent avec les effets du soleil, se transformer en loupe et être l’artifice qui met le feu aux poudres. L’an dernier, un incendie similaire avait parcouru des hectares à Aftis, 7 km à l’est de Boudjellil, brûlant également des dizaines d’oliviers en production. Des questions taraudent : où sont les plates bandes dénudées de végétation qu’il faut prévoir à proximité des plantations ? Où sont les travaux de retournement de la terre, nécessaires à la maintenance, la fertilisation mais aussi à la prévention de ces feux dévastateurs ? Les conditions qui prédominent font craindre d’autres catastrophes et le pire est à redouter quand on voit une légion d’habitations ou de poulaillers, cernés de toutes parts, par une végétation exceptionnellement luxuriante. La commune, peut être à tout moment, la cible de violents incendies. Certains sites comme dans le massif montagneux de Tigrine et Hamda sont très difficiles d’accès, faute de pistes forestières, demeurent très exposés. C’est surtout les pineraies de Boudjellil et du douar de Tigrine qui sont sérieusement menacées. Y a-t-il des postes de vigie dans cette zone interdite pour que l’on puisse déclencher la lutte aux premières flammes qui pourraient surgir ? Après le patrimoine forestier, c’est la filière de l’oléiculture qui est dans l’œil du cyclone. On ne doit pas oublier les vies de plusieurs milliers de citoyens dont les habitations seraient au centre d’un brasier qui menace de se déclarer à la moindre bêtise humaine.
Z. Z.