«L’intervention de la gendarmerie, suite à une opération d’extraction de sable au niveau de l’oued Sebaou, doit être précédée par une plainte d’une éventuelle victime. » C’est ce qu’a tenu à souligner le commandant Bouchelil, chargé de la communication au niveau du groupement territorial de la gendarmerie nationale, à Tizi-Ouzou. Contacté par nos soins, à propos des actions entreprises par la gendarmerie dans la lutte contre l’extraction illégale de sable, l’interlocuteur explique que « les éléments de la gendarmerie ne peuvent agir à la source que suite à une plainte d’une victime de ce pillage. C’est aussi le cas au niveau de la direction de l’environnement, il faut la plainte d’une personne physique ou morale. » Le commandant donne, d’ailleurs, pour exemple le cas de la SDC (direction régionale de la Sonelgaz) qui s’est récemment plainte de l’extraction de sable mettant en danger ses réalisations. La plainte est d’ailleurs une occasion de « durcir les sanctions de la justice face à la personne interpellée » dira-t-il, affirmant qu’« un simple délit de transport de sable, sans autorisation, est passible d’un minimum de six mois de prison, avec sursis, assorti d’une amende. Alors que sous plainte d’une victime de l’extraction, la peine s’alourdit, allant jusqu’à la prison ferme et une amende encore plus importante. Le tout, selon le préjudice engendré ». Dans le même sillage, le commandant Bouchelil affirme qu’« un citoyen dont les terres agricoles sont dégradées par l’extraction de sable est aussi une victime ». Il y a aussi le transport de sable sur les routes, un volet où les interventions de la gendarmerie se font plus importantes. D’autant plus que, souligne la même source, « les sablières disposent de permis délivrés par le ministère des mines ou, exceptionnellement, par le wali, pour l’extraction et le transport du sable. Nos éléments effectuent, ainsi, des contrôles assidus de ces mêmes autorisations ». En parlant du transport, justement, le commandant affirme que « sur les routes et au niveau des barrages fixes de la gendarmerie, un contrôle draconien est effectué quotidiennement, sur les véhicules lourds qui acheminent du sable. Dans la majorité des cas, le sable est destiné pour des projets d’envergure. Un état souligné sur les permis que nous vérifions ». Ceci, précise-t-il, « après avoir, bien évidemment, vérifié que la personne dispose d’un permis de transport de matériaux de construction ». Sur le permis « le nombre de voyages quotidiens ainsi que la quantité de sable en M3 à transporter doivent être notifiés ». Le commandant souligne au final que, depuis le début de l’année, pas moins de 7 opérations de ce type ont été réalisé par la gendarmerie. La dernière en date « a été réalisé il y a à peu près deux moins. Trois camions chargés de sable extrait de l’oued Sebaou ont été saisis ». Toutes ces opérations ont permis, selon la même source, la saisie d’une quantité de plus de 121 mille M3 de sable.
Propos recueillie par Tassadit. Ch.