Les chantiers de l’université ont, ce jeudi, fait l’objet d’une inspection par le premier magistrat de la wilaya qui, décidément, préfère le terrain au confort du bureau douillet. Le pôle technologique, la résidence des filles et celles des garçons et l’auditorium sont les points qui ont focalisé l’intérêt du wali. Et comme à chaque fois qu’il visite un projet, le wali pose sa récurrente question : “Alors, c’est pour quand ?” Et l’échéancier proposé par l’entrepreneur ou le bureau d’études est systématiquement revu à la baisse. La visite de travail de ce jeudi a été aussi l’occasion pour la wali d’animer un point de presse. D’emblée, Ali Bouguerra soulignera que sa sortie et celles à venir s’inscrivent dans le cadre de la prochaine rentrée sociale que la “wilaya devra réussir”. Les rentrées universitaires et scolaires, le mois de Ramadhan et les actions de solidarité sont pour le wali les quatre importants pôles à prendre en charge dès maintenant. A propos du dernier point, le wali ne cachera pas son mécontentement à propos de la manière dont est gérée la solidarité. Il révélera, à titre indicatif, que jusque-là le citoyen dans le besoin est invité par les services de l’APC à s’approvisionner en pain chez un boulanger. “La situation ne peut perdurer”, conclut-il. Pour ce faire, le Croissant-Rouge algérien est associé à l’action de solidarité dont les mécanismes à mettre en œuvre sont révisités. Sur un autre volet, et s’agissant de la gestion des APC, le wali s’étonnera qu’une commune, celle de Lakhdaria en l’occurrence, signe un contrat avec un particulier pour collecter des ordures sur un tracteur. Une aussi importante APC de la wilaya de Bouira loue les services d’un tracteur ! Terrible ! Dans la foulée de sa spontanéité et sur fond d’une petite colère difficilement refoulée, le wali lancera : “La ville de Bouira est sale !” “Je le dis en présence du maire : on ne gère pas une ville avec un qezdir (zinc)”, continuera-t-il. Il faut dire que le constat du wali est aussi valable pour d’autres communes, notamment celle de Aïn Bessem où l’on délivre des autorisations pour le commerce de qezdir. Interrogé à propos des APC bloquées, le wali apprendra que la situation prévaut uniquement à Haïzer. La fitna et la namima (commérage) sont responsables de la situation de blocage à Haïzer. En d’autres termes, c’est l’esprit de clanisme et de trabalisme qui mine l’APC. Cela étant, le wali n’a “ménagé aucun effort” pour rétablir l’ordre. “Mais, jusque-là, j’ai échoué”, avouera-t-il. A souligner tout de même que les projets retenus à Haïzer sont tous lancés. L’investissement est un autre sujet qu’abordera le wali. “J’ai fait de l’année 2009, l’année des investissements”, rappellera-t-il, avant de parler du réaménagement (gaz, électricité, sécurité…) de la zone industrielle de Sidi Khaled (300 ha), du lancement de mini-zones: At Mansour, Ahnif, El Hachimilia. Six dossiers d’investissement dans les zones d’Ahnif et d’Ath Mansour sont en étude. Mais déjà, Saint Gobain, groupe français, est revenu pour exploiter le gisement de plâtre à Ahnif. A Ath Mansour, c’est l’entreprise de gestion portuaire qui a été retenue. Toujours à propos d’investissement, Rebrab, lui, est en passe de lancer un espace froid (agroalimentaire), le premier en Afrique. Un investissement évalué à hauteur de 300 milliards et générant directement 500 emplois. L’hypermarché est un autre projet de Rebrab dont les travaux sont déjà lancés, à la sortie ouest de Bouira. Cet investissement générera pas moins de 1 000 emplois directs. Les avantages qu’offre la wilaya de Bouira, en termes de situation géographique et en matière de réalisations structurante, et la prédisposition, la vision et la projection économique du premier magistrat de la wilaya sont une combinaison qui favorisera, sans aucun doute, encore plus d’investissements.
T. O. A.