Spectaculaire filature des services de sécurité qui dans leur mission de traquer les groupes armés qui écument les montagnes de la Kabylie ont réussi à abattre en fin journée du mercredi dernier deux individus en possession d’un Klash et un PA, à l’entrée nord de la ville d’Amizour. Il était presque 18 h, lorsque des coups de feu venant de l’ancien marché hebdomadaire ont provoqué un climat de panique indescriptible sur la RN 75, qui a poussé les automobilistes à changer de direction. Une scène qui n’a d’ailleurs duré que quelques minutes puisque les services de sécurité, tout corps confondu, se sont déployés sur tous les accès de la ville. Les habitants de la cité 150 Logements, mitoyenne du lieu de l’accrochage ont observé directement la scène. L’un a vu un individu allongé sur ce sol à l’entrée d’un hangar servant (ex-Sempac) d’un point de vente de la semoule et un autre grièvement blessé sur le point d’être évacué par la Protection civile vers l’hôpital de la ville. Que s’est-il passé ? Selon une source proche des services de sécurité, ces derniers ayant eu vent des informations nécessaires ont filé deux individus armés venus de la région de Toudja, après avoir pris de force un fourgon de transport privé pour se ravitailler en vivres dans ce point de vente situé en face de la pompe à essence d’Amizour. Arrivés à la porte d’entrée de ce hangar et d’un air menaçant en pointant leurs armes, il ont été accueillis par une rafale tiré de l’intérieur par des hommes des services de sécurité qui les attendaient de pied ferme. L’un des terroristes qui a tenté de faire quelques pas vers l’extérieur a été abattu par des agents postés à l’extérieur. Quelques instants de tirs nourris, le second terroriste touché par plusieurs balles a été neutralisé et évacué à l’hôpital, où il a succombé à ses blessures. Après leur identification, il s’est avéré que les deux terroristes éliminés sont Abou Ouadjda et Abdel Madjid Abou Youcef, dont l’âge ne dépasse pas les 30 ans, sont originaires de Tizi Ouzou et appartenaient au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) affilié à El Qaïda.
La population dans la crainte A la tombée de la nuit qui a suivi cet accrochage, Amizour semble devenir une ville morte. A défaut des noctambules qui ont déserté la ville malgré la chaleur torride, ce sont les services de sécurité qui arrivés en renfort ont investi tous les coins d’accès vers les entrées et sorties de cette ville. Epargnée par le terrorisme durant les années de braise, la ville d’Amizour n’a jamais connu de similaire évènements, hormis la découverte de bombes artisanales à proximité du siège de daïra et à l’intérieur du lycée mixte est ce en 2001, quelques semaines avant les évènements populaires du Printemps noir. La population d’Amizour qui demeurant s’est réjouie que l’incident ait été bref, et surtout qu’il se soit soldé par l’élimination sans bavure de deux terroristes, n’a néanmoins pas caché sa crainte de voir leur paisible ville se transformer en cible de la horde terroriste. Signalant qu’aussitôt après la mise hors d’état de nuire des deux dangereux individus armés, les forces de sécurité ont entamé un ratissage dans les monts d’Azru n’Bechar, au nord-est d’Amizour et du côté d’El Kseur.
N. Touati
