Air Algérie a perdu 50% de ses passagers

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La compagnie nationale aérienne, Air Algérie, a présenté hier ses résultats financiers pour l’exercice 2008 au cours d’une rencontre qui s’est tenue au Cercle militaire de Beni Messous (Alger). La présentation du bilan financier de l’exercice précédent est destinée, en priorité, aux détenteurs d’obligations souscrites auprès d’Air Algérie lors des emprunts qu’elle avait lancés en 2004 et 2005.

Ces emprunts obligataires ont été destinés, rappelons-le, à financer la première tranche de renouvellement de la flotte de ce transporteur aérien. « Les performances financières dégagées par la compagnie ont permis de rembourser l’ensemble des échéances, soit 29,71 millions de dinars en principal, et 3,30 milliards de dinars en intérêts et autorisent une clôture de l’opération en 2010, comme prévu », a affirmé Abdelwahid Bouabdallah, président-directeur général d’Air Algérie. Par ailleurs, la rencontre à laquelle était présents les représentants de la place financière d’Alger a été une occasion aussi d’exposer les perspectives de développement de cette compagnie aérienne publique, qui vise 6 millions de passagers à l’horizon 2014, contre 3,2 millions de passagers, en 2008, dont 1,8 sur le réseau national, et 1,3 domestique, soit une progression de 10% par rapport à l’année 2007, ce qui reflète la situation financière saine de la compagnie publique.

Ces perspectives ont été avalisées récemment – le 7 juin dernier – par un conseil interministériel consacré spécialement à la question.

Lors de son allocution, M. Bouabdallah a focalisé sa communication sur les difficultés qui entravent cette compagnie publique qui a perdu 50% de ses passagers l’année précédentes, en raison de la qualité de ses services, ainsi qui des retards quotidiens de cette compagnie.

“On a perdu 50% de notre marché, mais on s’attellera pour récupérer nos passagers, on doit gagner cette bataille, en développant une politique commerciale plus agressive” martèle-t-il.

Dans le même sillage, le P-DG, d’Air Algérie, ne mâche plus ces mots, s’agissant de ce retards. “Les retards je ne les tolère plus. Ce vrai casse-tête nous allons le régler définitivement, après l’acquisition de 11 nouveaux appareils, quatre avec une capacité de 70 sièges, et sept avec une capacité d’accueil de 150 siéges”, souligne-t-il. En effet, les résultats de l’exercice 2008, selon l’orateur, sont en amélioration nette par rapport aux exercices précédents, nonobstant le prix élevé du kérosène, dont la facture représente 24% des dépenses d’exploitation en 2008, contre 14% en 2003.

Par ailleurs, dans un premier temps, Air Algérie a besoin de mettre en œuvre une stratégie pour réduire ses coûts par une reconfiguration plus rationnelle de ses moyens, une stratégie qui est répartie en deux phases, la première est destinée à la consolidation des fondamentaux et une phase de développement. Quatre grands chantiers devront être ouverts pour améliorer, à moyen terme les performances économiques de la compagnie, révèle M. Bouabdallah. Néanmoins, il reste que la maintenance ainsi que le manque d’infrastructures d’accueil sont le cheval de bataille de cette compagnie. Nonobstant les colossales sommes injectées par l’Etat dans ce secteur, il reste qu’un énorme retard est enregistré dans nos infrastructures, ce qui se répercute négativement sur les différents secteurs de services.

Enfin, M. Bouabdallah dira que sa compagnie a besoin de plus de 100 milliards de dinars pour assurer ses services, ainsi que 28 milliards de dinars, pour le plan de développement que l’on a arrêté dit-il.

Yahia Maouchi

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