Quel exécutif pour la mairie de Tizi ?

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Voilà du moins l’interprétation avancée. A en croire la même voix, le maire n’a signé les convocations adressées aux élus que samedi dernier. Mais ce n’est sans doute pas l’unique raison qui a conduit à cet énième report.

Car, le code communal dans son article 16 qui évoque les convocations aux réunions des assemblées populaires communales fixant le délais de l’envoi des convocations à “dix (10) jours francs au moins avant la réunion”, laisse l’opportunité au maire “en cas d’urgence” de réduire “ce délai (…) sans toutefois être inférieur à un jour franc…” Cela étant, le problème de l’APC de Tizi-ouzou est loin de se résumer à ce détail ! Bloquée depuis bien avant l’élection présidentielle, l’assemblée n’arrive toujours pas à réunir un consensus pour parvenir à l’installation d’un nouvel exécutif. Le bras de fer continue toujours entre le groupe des onze élus qui réclament le départ du premier vice-président et du président de la commission sociale accablés par “les affaires”, et de l’autre, ces derniers qui continuent de s’acoquiner avec le maire et les deux élus du RCD pour résister à l’offensive de leurs “adversaires”. Voilà pour le rappel. Mais telles que les choses se présentaient jusque-là, ni les uns ni les autres n’ont une majorité pour procéder au vote d’un nouvel exécutif. Le conflit ne s’est pas arrêté là. Et comme il fallait s’y attendre, ça a débordé fatalement dans les formations politiques de l’alliance. C’est ainsi que le FLN s’est retrouvé “explosé” en deux avec un groupe d’élus d’un côté et un autre de l’autre. C’est le même cas pour les élus du RCD. Le grand couac dans cette affaire, c’est que les responsables locaux des deux partis (RCD et FLN) se sont apparemment positionnés, directement ou indirectement, du côté des deux élus “indésirables”. Le mouhafedh ferait d’ailleurs subir au maire, une terrible pression pour qu’il ne lâche pas les montrés du doigt. Du côté du RCD, il semblerait que c’est le président de l’APW qui se serait mêlé pour “conseiller” les élus locaux de son parti à rallier ces derniers.

Pour deux d’entre eux, ça ne fait en fait que les conforter dans leur position actuelle. Mais pour les deux autres dont le deuxième vice-président c’est là un “conseil” qui le met franchement dans l’embarras. Le concerné est connu, sur la place de Tizi, pour sa sagesse, sa justesse, sa finesse dans le raisonnement et son esprit professionnel. Et s’il s’est mis jusque-là dans le groupe des onze, c’est avant tout par conviction d’avoir pris position dans le camp qui n’a rien à se reprocher. Et ceux qui le connaissent l’imaginent mal changer de camp comme le lui demanderait actuellement le P/APW.

Car, ça alors se renier… Comme il n’est pas facilement imaginable non plus de voir les six élus du FFS rejoindre ce groupe d’élus dont ils ont dénoncé la gestion par le passé.

Car si les choses venaient à se concrétiser tel qu’il serait souhaité par le mouhafedh, il n’y aurait fondamentalement rien de changer au sein de l’exécutif avec le maintien projeté du premier vice-président, et du président de la commission sociale. En somme, pas suffisamment d’arguments qui permettraient au FFS d’expliquer son retour aux affaires de la commune qu’il a quittée avec fracas pour justement crier sa désapprobation de la manière dont elle était gérée par ceux-là mêmes qu’il serait tenté de rallier aujourd’hui.

Et pourtant, une folle rumeur fait part d’une nouvelle alliance qui s’est tissée. Avec les six du FFS donc, le maire, ses deux fidèles décriés mais soutenus par le mouhafedh, ainsi qu’un autre élu du FLN qui les aurait rejoints, et les élus du RCD… Dans cette affaire, c’est le RND qui en sortirait le plus grand perdant. Pour l’autre groupe, le nouvel exécutif sera celui conclu lors de la réunion informelle de mercredi dernier avec le maire. C’est-à-dire : la même alliance FLN-RCD-RND sera reconduite.

Dit en détails : les mêmes dix-sept seront reconduits, chacun à sa place, avec les deux élus montrés du doigt (le premier vice-président et le président de la commission sociale) en moins.

Reste à savoir à ce moment-là quels sont les élus qui hériteront de ces deux responsabilités. Mais on est encore loin de cette étape. “Pourvu que l’AGE ait déjà lieu comme prévu”, commente un élu.

Pour le reste, il semblerait, selon les uns et les autres, que tout reste possible. A l’APC de Tizi-ouzou, c’est comme en amour, “il n’y a aucune honte…”

Le maire n’a-t-il pas été le premier accablé par le wali, par écrit et de la manière la plus officielle ! N’empêche que dans les deux cas de figure, il serait maintenu maire…

Rachid N.

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