Le roman, Ninisse, la petite berbère de l’écrivaine franco-algérienne Fatima Kerrouche, est depuis dimanche, disponible dans les librairies en tamazight. Une traduction estampillée Nisnis, tamazight tamectuht et signée : Akli Qasi, animateur de l’émission
On est tous concerné de Radio Soummam et enseignant de tamazight à Béjaïa. Une prouesse dépassant de loin les espérances de l’auteur qui vient ainsi s’initier à l’écriture. C’est son premier essai. Genèse ? “Au départ, il s’agissait d’une simple émission radiophonique avec, bien sûr, une invitée de marque, Fatima Kerrouche en l’occurrence, dont l’objectif consistait à faire la promotion du roman Ninisse, la petite berbère à travers les ondes de la radio», se rappelle le jeune écrivain. «Ni plus ni moins», s’esclaffe-t-il. «Une fois l’émission diffusée et sachant que je suis enseignant de tamazight, déballe-t-il ses souvenirs, l’écrivaine m’a invité à traduire son œuvre.» Voilà donc pour résumer le point de départ vers l’exploration d’un terrain jusque-là inconnu par Akli Qasi. Une aventure qui s’avérera, au final, riche en leçons. “C’est vrai que j’ai un peu hésité au départ, au regard de l’ampleur de la tâche, mais ensuite je me suis dit pourquoi ne pas tenter cette aventure. Et c’est à partir de là que le projet a commencé à se dessiner. Au fil des jours, j’ai pris la décision d’aller jusqu’au bout pour sa réalisation”, explique-t-il. Un projet qui aura duré plus d’une année avant de voir le jour, ce dimanche, aux éditions Hibr d’Alger. Une année durant, Akli Qasi, s’est attelé, lui, comme principal artisan et quelques enseignants du département de tamazight de l’université de Béjaïa, sollicité pour des lectures et d’éventuelles corrections, à traduire le roman dans sa langue maternelle pour, souligne-t-il, “contribuer à enrichir le patrimoine livresque en tamazight et, partant, offrir une matière didactique pour l’enseignement de tamazight”. Cette traduction, ajoute-t-il, est aussi une forme de fixation et un support pour préserver ce qui fut jadis une tradition orale. Le roman est scindé en quatre parties dont Ninis est le principal personnage.
Dans la première partie du roman, Ninis raconte ses aventures en Kabylie en mettant en relief les traditions et les us et coutumes de la région. Le compte rendu du séjour de Ninis, à Marrakech, au Maroc, est rapporté dans la deuxième partie. Dans la troisième partie, l’auteur fait beaucoup plus appel à l’imaginaire et aux anciens contes berbères. Enfin, Ninis dans la vallée de Nourika, toujours au Maroc. Pourquoi deux pays et non pas un ? Pour l’auteur, les pérégrinations de Ninis soulignent le caractère berbérophone des régions de l’Afrique du Nord. Dans l’avenir, l’auteur envisage de faire une collection sur le personnage de Ninis. Bon vent !
Dalil S.