Outre la justice divine, la mère, la sœur, la Fondation Matoub et toute la Kabylie revendiquent que toute la lumière soit faite sur l’assassinat du rebelle. Onze ans durant, l’affaire demeure sujette à une machination politico-judiciaire, laissant toute une région sur sa soif. Connaître les véritables assassins de Matoub Lounès et les commanditaires de cet ignoble acte restent pourtant la revendication de toute la Kabylie, voire de toute l’Algérie.
Invitée hier par l’association Amazday adelsan inelmaden de la résidence universitaire Targa Ouzemour de Béjaïa, la mère de Matoub a fait comprendre que les deux présumés assassins du rebelle qu’on lui a présenté sont innocents. “Ils ont été contraints à avouer un crime qu’ils n’avaient pas commis”, lache-t-elle devant des dizaines d’étudiants. Selon Nna Aldjia, la personne qui a orchestré cette machination extrajudiciaire est connue de tous. Il s’agit, soutient-elle, d’une fuite en avant d’une justice qui tourne en rond. “Moi, je ne demande qu’une chose : savoir qui a tué Matoub”, fait-elle savoir sur un ton de prière en rappelant que cette revendication est celle de toute une région.
Mais qui reste, regrette-t-elle, au stade de vœu pieux.
Interrogée sur la teneur de sa rencontre avec le président de la République lors de la finale de la Coupe d’Algérie, la mère du rebelle a précisé que Bouteflika lui a promis de faire le nécessaire pour que justice soit rendue.
Evoquant le travail qu’effectue la Fondation Matoub, Nna Aldjia a regretté que la population de la Kabylie ne se montre plus enthousiaste pour lui prêter assistance pour que la vérité éclate à propos de l’assassinat de Matoub. Elle explique à ce sujet que des personnes cherchent à casser la dynamique née autour du travail de la fondation.
Même si la tâche consistant à faire la lumière sur les véritables auteurs de l’assassinat de Matoub et ses commanditaires s’avère ardue, il n’en reste pas moins, souligne Nna Aldjia, que nul ne peut ignorer que Matoub restera un éternel symbole de la Kabylie.
Dalil S.