Un poème dévoilé, c’est une rose fanée

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La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous de votre passion ?

Boussaâd Mendjel : Commerçant de profession, amoureux de la lecture et l’écriture qui sont mes passions, j’écris depuis 44 ans. Mon premier poème fut en langue berbère, depuis cela a été un rêve pour moi d’éditer mon premier livre. Je suis quelqu’un de très sensible et ma sensibilité est décelée dans tous mes poèmes dans lesquels je parle d’injustice – en dévoilant le visage de l’injustice. J’ai parlé aussi dans mes poèmes de l’ONU, de l’Irak… j’ai évoqué en outre le Printemps noir qu’a vécu la Kabylie… Par exemple : « Seule l’histoire reste et sert / De notre vie éphémère / Du court passage sur la terre / Toute fortune est bien des airs ». Dans ce passage, j’explique que tout va disparaître un jour quelque soit la fortune qu’on peut avoir dans ce monde, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a en ce monde une fortune qu’on peut posséder mais qu’on finit par perdre.

Que représente pour vous la poésie ?

La poésie est quelque chose dans lequel on peut se retrouver, se chercher et chercher sa culture. D’ailleurs, l’homme doit s’épanouir et doit être respecté car il a des capacités et des valeurs, tout simplement parce que nous sommes tous égaux devant Dieu. J’ai goûté au charme de la poésie et après avoir lu Si Mohand u Mhand, je me suis donné beaucoup plus à la poésie parce que je pense que c’est quelque chose qu’on peut exploiter. La poésie est quelque chose que j’ai aimé, maintenant que j’ai du temps à dépenser, je ferai le maximum pour travailler dans ce sens et j’espère que ce sera des poèmes qui peuvent éclaircir les gens dans tous les domaines. J’aime lire Molière, Lamartine, La Fontaine, et autres.

Kahina Idjis

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Quelle place pour la lecture en été ?

Dès que l’été pointe son nez, l’ennui commence. Il y a ceux qui préfèrent le combattre en voyageant ou en se baignant pour changer d’air. Mais ce n’est pas donné à tout le monde de passer des moments de plaisir et de détente. Et pour vaincre l’ennui, il y a ceux qui préfèrent se rendre dans les bibliothèques pour s’évader en voyageant à travers les personnages de ces milliers d’histoires et de romans. Ces milliers de livres anciens, ou bien nouveaux qu’englobent les bibliothèques de notre pays. Y trouve-t-il des lecteurs et des amoureux de la littérature ?

Hier, une journée où le thermomètre a affiché 40°, on s’est rendu dans plusieurs bibliothèques d’Alger-Centre. Elles étaient pleines de monde. Notamment des personnes approchant la cinquantaine. « Des lunettes aux yeux et un livre dans les mains » c’est la scène qui s’offrait à nous dans ces bibliothèques.

Mohamed, cinquante-six ans, est un des lecteurs qui ont tenu à expliquer l’absence des jeunes en ce lieu : « Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas goûté à la détente et aux moments de magie que la lecture peut leur offrir, elle donne non seulement le savoir mais elle procure aussi le plaisir. »

« En été, les bibliothèques algériennes s’encombrent de lecteurs qui viennent découvrir les dernières nouveautés, des romans de tous genres classiques, littéraires, policiers, des bandes dessinées, etc. » nous a annoncé le propriétaire d’une bibliothèque à Alger-Centre qui veut stimuler les jeunes par le goût de la littérature, leur faire aimer la lecture de façon à leur faire percevoir la multiplicité des cheminements que les enfants peuvent « inventer ».

Pour voir le regard de l’autre catégorie de la société, « les jeunes », on a rencontrés Nassima, une vingtaine d’années, qui dira : « Je préfère découvrir le monde de la culture en utilisant Internet c’est beaucoup plus rapide, d’ailleurs je pense que les livres à notre époque ne s’utilisent pas trop ».

Selon une étude prospective réalisée par le Centre mondial de consulting économique et de prospective, le taux de lecture de livres en Algérie ne dépasse pas les 6,8%, alors que celui des personnes ne lisant point est de 56,86%. Lors d’une intervention au premier colloque national sur “la réalité et les perspectives de la lecture en Algérie”, le directeur du centre, Abdallah Bedaida, a précisé que ces statistiques découlent d’un sondage mené auprès de 1 000 personnes au niveau de 10 wilayas du pays et visant à faire la lumière sur la lecture en Algérie qui, révèle t-il, est “ quasiment absente”. Avec les nouvelles technologies, la lecture trouve une autre identification celle de surfer, ce moyen qui a fait perdre le charme à la lecture qui ne trouve pas sa place parmi la jeunesse algérienne.

O. S.

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