“On est tous des Matoub”, dit-on à chaque évocation de son nom. C’est dire que le combat de celui qui fut le porte-voix de toute une région réclamant, depuis des lustres, sous diverses formes de lutte, la reconnaissance à chaque anniversaire de son assassinat, la conscience collective. Le combat de Matoub est d’ailleurs celui des générations actuelles. Un original, pense-t-on, qui était toujours au-devant de la scène pour la défense des causes justes.
“Lounès Matoub, à l’instar d’autres artistes, était plus qu’un chanteur. On se souviendra toujours de lui, car il était non seulement un militant inconditionnel du MCB, mais également de toutes les causes justes”, nous a confié Kamel, fonctionnaire. Celui-ci estime que le travail musical de Matoub a complètement révolutionné le châabi, chanté en kabyle.
Mourad, quant à lui, estime que Matoub “est une légende et l’un des maîtres incontestés de la chanson kabyle”. Matoub, ajoute-t-il, était aussi un homme qui avait beaucoup donné pour la cause berbère. “Il était un militant engagé et un fervent défenseur de la cause berbère. Son nom reste, pour toujours, un exemple de militance”, observe-t-il.
Comme la date d’aujourd’hui coïncide avec le onzième anniversaire de l’assassinat de Matoub, des centaines de citoyens, pour ne pas dire, des milliers, vont se rendre à Taourirt Moussa, s’incliner à la mémoire du rebelle et lui rendre, comme à l’accoutumée, un hommage. D’ailleurs, son village est désormais un lieu de pélerinage. D’autres initiatives émanant du mouvement associatif visant à sauvegarder l’œuvre de Matoub et perpétuer son combat ont été aussi organisées durant ces derniers jours dans plusieurs régions de la wilaya de Béjaïa.
C’est le cas, notamment, de l’association culturelle Amazday adelsan inelmaden de la résidence universitaire, Targa Ouzemour, qui a élaboré un programme riche pour rendre hommage au rebelle. Ainsi, une exposition de coupures de presse retraçant l’initéraire du rebelle se tient, depuis mardi, dans l’enceinte de la résidence. Le même jour, une conférence-débat, avec la mère de Matoub, a été organisée. Hier à 21 h, des milliers de bougies devaient être allumées au niveau de la résidence universitaire de Targa Ouzemour et une virée à la tombe du rebelle, aujourd’hui
Force est de constater par ailleurs que Matoub n’a rien perdu de son aura et de sa popularité en défi des multiples campagnes de dénigrement orchestrées çà et là pour récupérer son nom et l’instrumentaliser à des fins politiques.
Dalil S.
