“Je suis Kabyle”

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Pour la symbolique, pour ce qu’elle représente comme valeur identitaire, la JSK a de tout temps intéressé Lounès Matoub. Même avec ses béquilles qu’il traînait depuis qu’il fut mitraillé du côté de Ain El-Hammam, la distance entre le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou et son village Thaourirt Moussa Ouamer ne l’avait jamais découragé.

Souvent assis dans ces tribunes dites officielles, et parfois vu parmi la foule, sous un soleil de plomb, Matoub, avec l’accoutrement de circonstances, ne ratait jamais un match de la JSK à Tizi Ouzou. Il galvanisait les foules, donnait, par sa présence, cette nécessité de vaincre pour les joueurs qui le lui rendaient, d’ailleurs, si bien.

Et quand l’occasion lui a été donnée d’accompagner la JSK dans la lointaine Zambie où ce match de finale de la Coupe d’Afrique des clubs était déterminant, il n’a pas hésité à payer de sa poche le prix du billet pour être parmi les victorieux, ou au pire, consoler les âmes en peine.

Hakim Meddane était de loin le plus proche de lui. Ils se voyaient souvent et s’échangeaient des visites régulièrement. Est-ce en raison du fait que Meddane était la coqueluche des supporters ? Nul ne le sait.

En tout cas, entre les deux hommes, une amitié sans faille s’était tissée avec le temps et renforcée durablement.

A propos de cette belle amitié entre les deux artistes, Hakim disait qu’elle avait pris racine un jour où « il était présent à une fête familiale à Beni Yenni ». Et ce jour-là, les présents n’avaient d’yeux que pour les deux artistes. A la fin, une longue discussion les avait réunis et avait scellé une amitié qui allait crescendo.

Et depuis, Lounès ne s’est jamais permis de rater un match de la JSK, notamment quand celle-ci évoluait à Tizi Ouzou. Il est arrivé également d’apercevoir Matoub dans les travées du stade du 5-Juillet d’Alger, en compagnie d’amis pour voir évoluer les Canaris.

Mais le fait le plus caractéristique de cet amour pour la JSK reste inéluctablement le voyage qu’il avait effectué en lointaine Afrique pour revenir avec le trophée tant convoité. Tous les joueurs ont été unanimes à reconnaître l’apport de Lounès Matoub durant cette épreuve. Il s’était même permis le luxe, à la mi-temps, d’aller prodiguer ses encouragements aux joueurs alors que ceux-ci étaient menés au score. Cette « sortie » inattendue a galvanisé les Haffaf et autres qui ont réussi à gagner cette coupe et la ramener en Kabylie alors que nul ne le prédisait auparavant.

De par sa présence, Lounès était stimulateur. Par ses chansons, il donnait l’ingrédient nécessaire pour faire également, d’une défaite, une leçon.

 » Skud mazal tarwa lehlal ur s’enkenni il qid », disait-il.

F. Z.

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