Un projet d’AEP à moitié réalisé, l’eau toujours absente !

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Lors de la visite du wali à la commune d’Ouled Rached, des habitants de Tiza, présents ce jour-là, ont brandi une banderole où il a été écrit en gras “Tiza, la colline oubliée” !

Les lacunes dans ce village sont tellement diverses qu’elles ne cessent d’accabler les habitants de Tiza. Et, l’un des problèmes qui s’y pose encore avec acuité est…l’eau ! En effet, alors qu’une conduite d’eau potable venant du barrage de Tilsdit, celui-ci ne cesse d’ailleurs de nourrir des espoirs aux gens, a déjà été réalisée depuis presque deux ans, toutefois l’eau potable est toujours absente à Tiza, située à 15 km au sud d’Ouled Rached.

Pour rappel, cette conduite traverse le village, dont une station de pompage se trouve à 50 mètres sur une colline surplombant le village. A ce propos, justement, les habitants de Tiza se demandent “pour quelle utilité qu’un projet aussi important soit réalisé s’il n’est pas exploité pour soulager le village d’un problème aussi aiguë que ce liquide précieux” ?, nous dira F. Saïd, habitant de ce village.

En outre, faut-il le signaler, tandis qu’une infime partie des habitants a été “prétendument” reliée au réseau de distribution, la majeure partie, quant à elle, est privée même du raccordement à ce réseau qui, finalement, ne sert pas à grand-chose. Par conséquent, le calvaire de ces villageois, qui perdure depuis toujours, semble tout bonnement s’aggraver pendant la saison d’été. D’ailleurs, la fontaine du village, construite par le colonisateur français, reste à nos jours, la seule source d’où s’approvisionnent en eau potable tous les habitants.

Cependant, cette source ne suffit pas, à elle seule, afin de prémunir les villageois des tracasseries dues à la rareté de l’eau, notamment, pendant la saison estivale. Pour preuve, ces montagnards, dont l’écrasante majorité est des plus démunis, sont contraints de payer cher leur eau.

“Etant donné que notre village est isolé, les coûts des citernes d’eau qui nous arrivent ici, ne sont nullement à notre portée” ; nous dira F. Mohamed, un autre habitant et père d’une famille de dix membres.

La “crise” de l’eau se fait déjà sentir au village. Rencontrés des dizaines, d’enfants peinent à faire avancer leurs bêtes transportant l’eau, dans ce village très accidenté, un fait très courant, et qui fait partie du quotidien des habitants.

En attendant de voir l’eau couler dans les robinets de certains, il faut d’abord achever le raccordement de la majorité au réseau de distribution, ces villageois nous ont déclaré être “lassés d’espérer” ! “Alors que nous avons attendu depuis l’indépendance pour assister à la réalisation de la moitié d’un projet, aujourd’hui, on risque bel et bien d’attendre encore pour une longue ère avant de voir des gouttes d’eau couler chez nous”, rajoute notre interlocuteur, d’un air de dépit !

L. M.

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