“Sur le plateau, je me fais plaisir”

Partager

La Dépêche de Kabylie : Votre émission Imekthad woul (Mon cœur se souvient) sur BRTV a un franc succès. En avez-vous conscience ?M. A. A. : C’est encourageant d’entendre celà. Et ça vous pousse à aller de l’avant. Maintenant, si l’émission a de l’audience, le mérite revient à toute une équipe qui a accepté de rouler avec moi pour concrétiser le concept. Aussi, il faut reconnaître que même les invités ont aidé à la réussite de l’émission. Lorsque vous avez un Athmani, Aït Menguelet ou Taleb Rabah sur le plateau, les gens accourent devant leur écran de télé…

Et c’est ce que vous avez cherché dès le départ ?ll Franchement, au départ, je n’ai pas cherché le succès. J’ai surtout décidé d’oser, tenter de casser l’ancien rythme, sortir du rituel et faire quelque chose d’original. Je voulais surtout me faire plaisir, j’aime bien brusquer l’invité, lui poser les questions qui fâchent, lui évoquer des souvenirs, parler de tout sans retenues, enfin faire une émission la plus naturelle possible. C’est à partir de là que j’ai décidé d’arrêter “Ithrans” (Etoiles) pour lancer Imekthad woul. Ça ne pouvait plus durer avec cette éternelle question : Comment es-tu venu à la chanson ?

On vous a plus découvert sur Radio Beur, mais lorsqu’il a été question de télé, vous avez choisi BRTV. Pourquoi ?ll Vous savez, j’ai exercé dans pas mal de radio depuis 83, dont Radio Tamazight, Radio Maghreb, Radio Thiwizi et Radio Beur mais lorsqu’il était question pour moi de tenter la télé, ça ne pouvait pas être Beur TV. Je suis un homme à principe et je conçois mal que le responsable des programmes soit étranger à la culture kabyle. Ce n’est pas ma télé et je ne pouvais pas être un animateur dedans. Mais j’ai marché volontiers, lorsque M. Yami m’a lancé pour rejoindre BRTV. J’ai commencé à la radio puis à la télé par hasard.Ah bon !ll C’est vrai que l’écran me tentait déjà, mais mon premier plateau a été totalement improvisé. Il y’avait un trou dans le programme et M. Sadi m’a demandé de le combler avec un direct en plus. C’était une émission avec Ali Irssane. Et tout s’est enchaîné de là. J’ai surtout en mémoire de mes débuts, cette grande émission avec Takfarinas à la Bastille en janvier 2001. C’était à l’occasion de Yennayer et Karima, Amira, Akli D., Chérif Khedam étaient là comme invités.

Et la poésie dans tout ça ?ll Et bien la télé ne m’empêche pas de continuer à écrire. En plus de mon produit Cris du cœur sorti il y a un peu plus d’une année, une sorte d’hommage plein d’amour aux copains de route et de lutte, j’ai écris des textes à d’autres artistes dont Massiwen, Si Lekhal, Ouerdia, Ali, Tidoukla et à Takfarinas dans le tempo.

Quel est le texte dont vous êtes le plus fier aujourd’hui ?ll Sans doute Oulach nif d’hi thayri (Point de honte en amour) que j’ai écrit à Takfarinas.Des projets ? Aussi peut-être avez-vous quelque chose à ajouter pour clore ce bref entretien ?ll Non, rien de spécial ! Mais s’agissant des projets, j’entend bien pérenniser l’émission Imekthad woul sur BRTV. D’ailleurs, je suis là pour effectuer des petits reportages et recueillir des témoignages sur la vie de D’da Chérif Khedam et Idir. Ils seront mes prochains invités.

Et qui passera en premier ?ll Normalement, ça sera D’da Chérif vers octobre à l’occasion du 50e anniversaire de sa carrière. Viendra après Idir. J’ai vu son cousin Brahim à Ath Yenni. Il m’a presque tout montré des petits caprices de Idir là-bas. Il n’y est pas retourné depuis 1991.

Propos recueillis par Djaffar C.

Partager