La crainte de contracter la grippe porcine est plus que jamais présente dans l’esprit des habitants de la région de Aïn El Hammam. Une sorte de psychose règne au sein de la population depuis que deux patients ont été suspectés d’être porteurs du mal. Bien que les résultats des analyses n’aient rien révélé d’anormal, les gens se font de plus en plus méfiants. Au pavillon des urgences, habituellement submergé, les accompagnateurs de malades préfèrent attendre devant la porte. La peur d’y croiser un patient, atteint de ce nouveau mal, est omniprésente dans les esprits. Il faut dire que la simple vue du personnel médical en tenue de protection n’est pas faite pour rassurer. Voyant un infirmier muni d’un masque au moment des visites, un citoyen visiblement apeuré se demande si on ne devrait pas distribuer “des bavettes” à tous ceux qui franchissent le portail de l’hôpital. C’est dire que la prudence, parfois excessive, est de mise. Dehors, on spécule sur l’attitude à prendre face à nos compatriotes débarquant d’outre-mer. Les émigrés, arrivés de France ou du Canada, sont considérés comme de potentiels vecteurs du virus. Il n’est pas rare de surprendre une conversation parlant de ceux et celles qu’il faut éviter les premiers jours de leur arrivée, une sorte de mise en quarantaine tacite. Les embrassades habituelles, sources de contamination, se font avec réticence. A titre préventif, chacun adopte un comportement en fonction de son entourage et de sa propre vision des choses. Personne n’est indifférent à la menace, convaincu que la maladie arrivera, tôt ou tard.
En tout cas, aucun événement ne semble faire oublier qu’un danger est à nos portes. Devant l’absence de communication, concernant la grippe porcine, une sorte de panique s’empare de la population. Des questions, telles “Quand faut-il consulter ?” ou encore “Comment se manifeste la maladie ?” restent toujours sans réponse pour le grand public.
A. O. T.