Cependant, les simples ménages dont le coût de la vie est constamment un fardeau, seront souvent contraints de “s’en passer”. Ainsi, notamment dans les campagnes l’été est fréquemment synonyme de tracasserie tous azimuts.
En effet, à Ouled Rached, alors que la nature de ses villages est généralement hostile, le manque d’eau potable, l’absence des réseaux AEP, l’absence des réseaux d’assainissement, les coupures systématiques de l’électricité… sont entre autres autant de désagréments qui “condamnent” les habitants de ces villages enclavés à passer plutôt un été infernal loin des moments de distraction réputés pour cette saison.
L’été n’est, par conséquent, pas commun pour tout le monde ! Comme chaque été, et la nature accidentée de ces villages, des dizaines d’espèces d’insectes, de reptiles et autres petites bêtes qui en se proliférant, causent des ennuis et parfois des préjudices aux habitants. Cela dit, les habitants de ces villages sont en perpétuelle quête de produits d’insecticides et autres “astuces” pour lutter contre les effets néfastes de ces bestioles. Pendant ce temps-là, il faut le rappeler, les enfants sont continuellement exposés aux différents risques. En effet, en l’absence d’une prise en charge effective pour cette tranche fragile, nos enfants encourent souvent de multiples dangers.
Le danger de la leishmaniose
Dans beaucoup de villages, dont nous avons pu contacter certains de ses habitants de la commune d’Ouled Rached, les moustiques et autres moucherons, et aussi bien d’autres insectes dont on ignore l’appellation, sont des “intrus”, indésirables, qui leur causent des ennuis insupportables. En effet, la prolifération de ces insectes et l’amplification de ce “phénomène” aux allures très gênantes sont devenues un sujet des plus communs dans ces villages. Pour cause, des dizaines d’habitants de plusieurs villages nous déclarent que “La campagne de démoustication n’a pas vu jour chez eux” ! A cela, nos interlocuteurs se disent inquiets par d’éventuelles maladies véhiculées par ces insectes. En effet, les risques sont énormes. A défaut d’une prévention effective, une maladie comme la leishmaniose pourrait alors causer de sérieux préjudices à la santé de ces montagnards.
La leishmaniose est une maladie due à un parasite (une leishmaniose), c’est-à-dire un organisme microscopique qui se reproduit dans certaines cellules de l’organisme. Elle est répandue principalement dans le bassin méditerranéen. Elle est transmise par la simple piqûre d’un moustique bien particulier, le phlébotome. L’aire de répartition de la maladie dépend directement de l’endroit de la prolifération de ce moustique. En outre, cette maladie est zoonose car c’est une maladie commune au chien et à l’homme. Ainsi, les services d’hygiène des communes procèdent généralement, dès le début du mois d’avril à une campagne de lutte contre ce moustique. “C’est la phase idéale car c’est en ce moment que se prolifère le phlébotome”, nous dira un vétérinaire. A ce propos, la campagne de lutte contre la leishmaniose a été lancée officiellement à Ouled Rached le 15 avril pour s’étendre jusqu’au 15 mai passé. Egalement, dans le compte-rendu transmis par les services d’hygiène de ladite commune aux autorités concernées, la quantité qui a été selon ce document utilisée, a atteint 48 litres de poudre, mélangés avec l’eau, soit 4 800 litres. C’est une quantité suffisante pour les 14 villages de la commune. Alors qu’il a été noté avoir utilisé 400 litres à Chréa, 300 à Taghzout, 300 à Tala Mliha, 400 litres à Tiza…, la réalité, affirment les habitants, “est tout autre” ! En effet, “les agents d’hygiène étaient venus disséminer une petite quantité de poudre autour d’une source du village Al Anassar, sans pour autant s’attaquer aux foyers des insectes tels que les égouts. Par la suite, ces agents sont repartis. A l’instar de l’année passée, où effectivement a été menée une campagne de lutte des moustiques, cette année nous n’avons rien compris !”, nous déclarent les habitants de Taghzout. A Tiza comme à Chréa, où déjà les réseaux AEP et les réseaux d’assainissement n’existent pas, “la commune, comme elle n’a pas encore jugé utile de réaliser ces réseaux, il paraît qu’elle a également jugé inutile de mener cette campagne de lutte contre la leishmaniose”, nous diront aussi les habitants de Tiza. Pour rappel, dans ces villages dont les égouts sont à ciel ouvert. “Ils sont (les égouts) de véritables usines pour la prolifération de toutes sortes de moustiques”, dira à son tour un habitant de Chréa.
Comme nous l’avons dit précédemment, cette maladie existe aussi chez l’homme. Elle atteint généralement les personnes immunodéprimées ou les enfants. Tandis que les manifestations de cette maladie sont très variées ; elle est généralement transmise à l’homme lors de piqûre par les phlébotomes. Un diagnostic précoce et un suivi thérapeutique efficaces sont nécessaires pour augmenter les chances de guérison. Toutefois, la prévention reste essentiellement la démoustication qui est un moyen incontournable. Mais cette campagne menée par l’APC “est le moins que l’on puisse dire, insignifiante !”
L. M.