»Le théâtre, c’est du cinéma ! »

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Alors que le terrorisme intégriste tirait sur tout ce qui respirait la vie et la beauté, une association culturelle avait, à Bouira, osé proposer un moment de bonheur cinématographique aux citoyens traumatisés par les  »âlayha nahya ». Pour ce faire, l’Association Tagherma en l’occurrence, avait réussi à avoir une bobine du Titanic. Pas grand monde à la salle Errich pour suivre le film. Le Titanic y avait recoulé. C’est dire à quel point le monstre islamiste avait un contrôle sur le comportement social. Ceci, pour rappeler le contexte qui prévalait au lendemain où la culture unique était censée prendre les contours d’une culture tout court puisant sa substance dans les réalités sociétales. Cependant, des associations culturelles, implantées notamment dans la région est, tentaient tant bien que mal de tenir bon. Mais, combien bien même louable, leur apport était circonscrit dans un espace limité, touchait un mince public déjà acquis et ne répondait essentiellement qu’au circonstanciel. Les choses auraient pu évoluer à l’avantage du théâtre, si les cols blancs, responsables alors de la chose culturelle, n’avaient pas, pour ainsi dire baissé rideaux, et avait soutenu cette dynamique embryonnaire. Ils n’en feront rien. Passée la décennie dite noire, la situation ne change pas d’un iota. On réaménagera cependant l’ex. salle de cinéma Llala Kh’dija pour en faire la salle de théâtre communale. Cela ne changera rien à la triste donne. La salle n’enregistrera aucun jeu de scène. Oui, comme dit le proverbe : “L’habit ne fait pas le moine”.

Il fallait attendre, le tournant politique opéré par le ministère de la Culture pour que Bouira ait droit au théâtre. Le directeur de la culture arrivé, il y a près de deux années, ne ménagera aucun effort pour y inviter des troupes d’envergure nationale. Cette démarche contribuera énormément aux Bouiris de renouer avec la culture d’une manière générale. Et c’est presque un miracle de constater que le citoyen de Bouira sort en famille pour suivre une représentation théâtrale. Mais l’idéal est que le théâtre fasse école à Bouira. Cela ne tarderait à devenir effectif, dès lors que la nouvelle Maison de la culture ouvre ses ateliers à l’art dramatique. L’espoir est donc permis.

T. O. A

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