En cette période de grandes chaleurs, les personnes âgées et les petits enfants sont les plus exposés au risque de déshydratation. 35 ° à l’ombre additionnés à un taux d’humidité très élevé font multiplier les risques par deux.
En effet, il suffit de se rendre aux urgences pour constater une affluence de patients atteints de coups de soleil, ayant eu des malaises dus à la déshydratation.
Samedi, 8h 45, et déjà les couloirs du service des urgences de l’hôpital Mustapha Pacha grouillent de monde. Le médecin consultant est dépassé par le nombre de malades dont certains sont atteints d’une intoxication alimentaire.
Les cas les plus urgents sont pris en charge immédiatement comme les accidentés de la route ou les vixtimes d’accidents domestiques. Une jeune femme au visage portant des ecchymoses accompagnée d’un homme et d’une vieille se présente. L’on saura plus tard que cette femme a été victime de violence conjugale de la part de son mari.
Un jeune homme accompagne son père âgé et visiblement mal en point. L’infirmier lui ordonne de patienter, mais le jeune homme insiste et l’on assiste à une querelle entre les deux personnes. Ici, le mépris est le maître mot et cela malgré l’état des malades. Ces derniers sont délaissés par le personnel qui vaque à ses occupations sans leur prêter la moindre intention.
Les infirmiers ne se soucient guère de leur état sauf pour les cas les plus graves. On simule une intoxication alimentaire et le préposé à l’accueil nous demande de signer un formulaire et payer 100 DA avec un mépris sans égal.
Les personnes transportées par les éléments de la Protection civile sont admises immédiatement en consultation.
Il faut bien l’admettre, le service des urgences du plus grand CHU algérien fait face à un manque criant en matière d’infrastructures d’accueil (moyens humains insuffisants et espaces exigus).
Une fois le payement acquitté, le parcours du combattant ne fait que commencer. Au service indiqué, il faudra prendre son mal en patience pour se faire ausculter. Dans ces minuscules salles bondées de monde (personnel soignant, malades), il faudra encore attendre. Et cette phase qui passe pour être la plus cruciale se termine en général avec une ordonnance rédigée à la hâte.
Quoi que l’on dise, les soins prodigués et les infrastructures inhérentes aux hôpitaux sont loin de répondre aux attentes des citoyens. Ces derniers, généralement de conditions modestes, n’ont d’autre choix que de se soumettre à ces situations. Quant aux autres, l’appel des sirènes des cliniques privées a toujours le dernier mot.
Hacène Merbouti
