Cette situation d’anarchie outre le service public non assuré notamment sur les destinations d’accès difficile et l’insuffisance de contrôle de l’exécution desdits services au niveau des transports collectifs surtout au chef-lieu de wilaya ont poussé les élus à l’assemblée de wilaya à proposer la création d’une régie de transport. En date du 2 mai de l’année en cours, un décret signé par le Premier ministre a rendu exécutoire cette proposition, mais en donnant l’aval pour Béjaïa uniquement.
Malgré la restriction au chef-lieu de wilaya, la nouvelle entreprise qui sera dotée d’une flotte assez conséquente contribuera à améliorer les conditions des voyageurs de la ville, le réseau actuel étant constitué d’une trentaine de lignes exploitées par plus de trois cents bus pouvant transporter plus d’une dizaine de milliers de voyageurs. Les estimations projetées prévoient un trafic de voyageurs quotidien d’une vingtaine de milliers et en nette augmentation aux heures de pointe. Après cet avis favorable, les responsables locaux n’attendent que la mise en place des mécanismes de gestion et leur dotation en moyens matériels et logistiques pour faire démarrer cette entreprise. “Pour les bus, nous attendons le quota des fameux bus importés de Belgique que nous a promis le ministre de l’Intérieur lors de son passage à Béjaïa et ceci en réponse à la demande du P/APW”, dira Tabet, président de la commission aménagement de laquelle dépend le secteur des transports à l’APW. Le lancement de ce nouveau venu dans le secteur ne peut se faire que s’il dispose d’un parc pour le stationnement de ces bus, priorité absolue pour la création d’une entreprise de transport. Pour cela, selon notre interlocuteur, des pourparler sont en cours avec la Société nationale de transport de voyageurs (SNTV), laquelle dispose d’une assiette très importante du côté de Bir Essalem, pour un partenariat ou une rétrocession d’un lopin de terrain pour y implanter le parc de rappeler encore une fois que de nombreux points noirs et l’état délabré du réseau routier de la wilaya ont forcé les transporteurs à éviter la desserte de beaucoup de villages et hameaux pour ne pas endommager leurs véhicules. Cette situation pourrait s’améliorer non pas avec la création de l’entreprise de transport urbain seulement mais aussi avec les travaux entamés entrant dans le programme du développement des infrastructures routières et d’amélioration du secteur des routes dans la wilaya, lequel vient de bénéficier d’une enveloppe de plus d’une quarantaine de milliards de centimes. Les carences des moyens de transport sont ressenties de plus en plus par la population surtout celles des zones dont les routes sont impraticables.
C’est probablement la raison pour laquelle les élus ont pensé à cette idée d’insuffler une dynamique nouvelle dans le secteur en demandant la création de cette entreprise.
A. Gana