En effet, Buchwalter affirme avoir recueilli des confidences d’un ancien militaire algérien, dont le frère avait participé à « une attaque qui a coûté la vie à sept moines français ». Selon cette source, « les hélicoptères de l’armée algérienne ont survolé le bivouac d’un groupe armé et ont tiré, s’apercevant ensuite qu’ils avaient non seulement touché des membres du groupe armé mais des moines ». A la une du quotidien français l’Express, l’interview du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Hervé de Charrette. Celui-ci a affirmé n’avoir pas été informé à l’époque d’une possible bavure de l’armée algérienne tout en indiquant : « Je ne suis pas sûr de connaître la vérité. » Dans son récit, l’ancien ministre de Affaires étrangères qualifiera le témoignage de Buchwalter « d’énième version ».
A cet effet, il dira : « Je n’ai jamais eu connaissance de cette thèse développée aujourd’hui par monsieur Buchwalter. Pour moi, ce n’est qu’une opinion, celle d’un fonctionnaire parmi tant d’autres. » Et d’affirmer : « Je doute du témoignage du général ».
De son côté, le supérieur des sept moines de Tibéhirine cité par l’AFP a estimé « le témoignage du général français crédible ».
Pour sa part, et selon l’AFP, le président français Nicolas Sarkozy a souhaité lundi que la justice « aille jusqu’au bout dans son travail » tout en refusant de commenter les déclarations du général à la retraité. « Il y a un juge d’instruction qui est en charge de ce dossier, la justice est saisie. Les déclarations de ce témoin ont été faites devant un juge. Laissons la justice faire son travail ».
L’Express, dans son édition d’aujourd’hui, a sorti une exclusivité dans laquelle l’ancien président français Jacques Chirac autorisa une démarche secrète envers le Vatican.
Dans ce sens, un responsable français de l’époque cité par l’Express déclare : « Nous avons fait savoir au Vatican qu’il convenait d’envisager le rapatriement des moines français, puisque la menace était forte et qu’il n’y avait presque plus de chrétiens en Algérie et le président Chirac s’inquiétait pour les moines restés en Algérie qui était en pleine guerre civile ».
Invité lundi soir sur la chaîne France 3, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a refusé de commenter le témoignage du général à la retraite. De son côté, le Figaro rapporte dans son édition d’aujourd’hui les propos du président français Nicolas Sarkozy : « Je veux la vérité, les relations entre les grands pays, elles s’établissent sur la vérité et non pas sur le mensonge et j’indique de la façon la plus claire que, naturellement, je lèverai le secret défense sur tout document que nous demandera la justice. Il n’y a pas d’autre façon de faire la vérité, aucune autre façon. La justice doit avoir tous les documents ».
Hacène Merbouti
