Coïncidant avec le 74e anniversaire de la fête de l’Indépendance, ce festival qui a eu lieu sous le haut patronage du directeur de la jeunesse et du sport est dédié à la mémoire de tous les martyrs de la guerre de Libération nationale. Durant les trois jours, un programme très riche a été présent, alternant activités sportives (semi marathon, jeux d’échec, pétanque, exhibition en karaté…) et activités culturelles (théâtre, chorale, concours intellectuel, projections de films documentaires…). En outre, une exposition permanente a été organisée dans deux grandes salles : une a été consacrée à l’histoire et à la guerre de Libération nationale exposant pas moins de 150 cadres harmonieux représentant des photos de maquisards de la région mais surtout du village, en tenues de combats portant ou manœuvrant leurs armes, une grande quantité de débris de bombes, des cartouches, des morceaux d’armes, et certains documents datant de la période coloniale où figurent une pièce d’identité, une carte de vote et un carnet sur lequel sont notés les dépenses et les achats destinés à l’ALN. L’autre salle qui est consacrée à la culture et aux traditions, on y trouve des objets traditionnels très anciens ayant servi à l’agriculture, les habits traditionnels et les objets et outils de cuisine et de tissage. Ce qui est marquant dans cette exposition aussi ce sont les quelque 720 proverbes kabyles venant tous de la région d’Ath Aidel, récoltés par Ben Meziane Makhlouf, membre de l’association. Le festival s’est clôturé ce dimanche avec une animation musicale et théâtrale et une remise de prix aux lauréats dans les différentes compétitions, ainsi qu’aux meilleurs élèves de l’école primaire du chahid Ben Meziane Abdellah qui a abrité le festival. Faut-il le signaler, le petit village de Tachouaft compte 87 martyrs mais le président du bureau de l’ONEC de la commune de Bouhamza, en occurrence M. Idjdaren Mustapha, parle de 125 martyrs, dont des femmes et des enfants ont été tués lors des bombardements alors qu’ils étaient réfugiés dans d’autres villages. Les festivités ont vu la participation des scouts, la section karaté du village de Mahfouda et la section jeux d’échec de l’association Cheikh Bel Haddad de Seddouk ; des jeunes venant de tous les villages de la région ont participé au semi marathon. Outre, l’aide apportée à l’association par les APC de Bouhamza, d’Amalou et de Beni Maouche, plusieurs particuliers et entreprises économiques de la wilaya ont contribué pour leur part à la réussite de l’événement.
Le chahid Ouallam Seddik
Le chahid Ouallam Seddik est né le 3 février 1913 au village de Tachouaft dans la commune de Bouhamza, d’une famille très modeste qui vivait des biens de l’agriculture, fils de Mohand et Safia Dahgane.
Dès son jeune âge il a porté un grand intérêt à la politique de cette époque.
Mais, au déclenchement de la guerre de Libération nationale, il retourna dans son village natal Tachouaft qu’il organisa en abri de l’ALN. Il a constitue des casemates, un centre de transit et des infirmeries où se réfugièrent et se soignèrent les soldats de L’ALN et leurs chefs. Grâce à ses qualités et sa bonne réputation auprès des habitants, il gagna en organisation et mobilisation tout le aârch d’Aït Aidel, il installa des comités de villages, qu’il chargea de l’exécution des instructions et des décisions de l’ALN, et grâce à son expérience et son bon sens de gestion, il fut vite nommé comme adjudant des moussebiline.
Outre, l’organisation politico administrative de la région, il ne cessa d’attaquer les postes militaires qui commençaient à pousser dans la région comme des champignons vue la difficulté et l’impossibilité de soumettre cette dernière.
Les premiers postes qu’il a attaqués sont : Trouna, l’école de Seddouk Ouadda, Amalou et Seddouk-centre, qui est devenu le poste de commandement de toutes les unités de l’armée française dans la région.
En 1956, lors d’une attaque contre le poste de Seddouk centre il fut gravement blessé à l’épaule et soigné dans une infirmerie à Tachouaft (d’après une biographie réalisée par Rachid Adjoud, un ancien maquisard).
Ses triomphes et ses exploits l’ont vite élevé au rang des officiers de l’ALN ; peu après, il devient aspirant. Après avoir monté plusieurs actions militaires et remporté de brillantes victoires Ouallam Seddik est tombé au champ d’honneur le 03 juillet 1958 lors d’une embuscade à Tighaziwine à Amalou Sidi Yahia.
Faut il le signaler, le village de Tachouaft a été l’objet de plusieurs bombardements et le champ de plusieurs batailles qui se sont déroulées entre les forces coloniales et les membres de l’ALN. La plus importante est celle d’Ighil Nzqa où 76 membres de l’ALN sont tombés au champ d’honneur.
M. C. Ait Meziane
