Surpondération et surinvestissement dans la communication publicitaire sont, a l’évidence, les crédits adoptés par les concessionnaires de véhicules installés dans la région d’Akbou, dans un marché gagné depuis près de huit mois par la morosité. Une stratégie de marketing des plus agressives, assorties de remises substantielles sur le prix du véhicule.
Le tout étant d’amadouer le client et triompher de sa frilosité. “Les concessionnaires qui se sont battus sans succès pour obtenir de l’Etat l’annulation de la taxe sur les véhicules neufs, se sont rendus à l’évidence qu’il fallait impérativement rogner sur leurs marges bénéficiaires pour garder leurs parts de marché. C’est, en quelque sorte une stratégie de survie”, nous a expliqué le représentant d’une firme automobile installée à Akbou. “En dépit des remises consenties et des différents bonus, nos ventes ont reculé de près de 10% au cours des dix premiers mois de l’année 2009”, a-t-il avoué.
En revanche, chez un autre concessionnaire où les remises affichées vont jusqu’à 30 millions de centimes pour les grosses cylindrées, le volume des transaction “n’a jamais décliné”, prétend le préposé à la vente. “Nous ne sommes pas affectés par la crise pour le moment”, clame-t-il. Pourtant, les remises, censées être limitées dans le temps se prolongent indéfiniment. “Cette opération est valable jusqu’à l’épuisement des stocks”, rappelle-t-il. Un aveu implicite, que la mévente est passée par là.
Pour battre en brèche le rétrécissement du marché induitpar la récession, les représentants des marques automobiles, ont tous recours à l’art du boniment. Le subterfuge consiste à mettre en avant le prix hors taxe du véhicule et inscrire en caractères minuscules “taxe pour véhicules neufs incluse” dans un coin du placard publicitaire. “On évite soigneusement de vous informer. Ce n’est qu’au moment où vous allez verser auprès de la banque que vous vous apercevez de la supercherie”, s’insurge A. R. un client qui parle de “marché de dupes”.
N. Maouche