19 milliards de manque à gagner

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Dix-neuf milliards de centimes ! C’est le manque à gagner qu’accuse l’OPGI Bgayet et qui résulte du cumul des loyers impayés. Ce chiffre révélé par Riadh Benraïs, DG de l’OPGI, hier, lors d’un point de presse qui s’est vite transformé en discussion à bâtons rompus, illustre on ne peut mieux les difficultés d’un office dont l’utilité publique n’est plus à démontrer et qui pourtant tarde à cadrer son action. M. Benraïs, tout en minimisant les incidences et les dégâts causés par l’affaire Khalifa, affiche d’emblée sa détermination à livrer une lutte sans merci contre les mauvais payeurs.Le décor ainsi planté, il est utile de rappeler que l’OPGI de Bgayet est en charge d’un parc, logements et locaux confondus, évalué à 20 000 unités. Ce qui n’est pas rien ! Seulement, à l’instar de la quasi-totalité des offices similaires disséminés à travers le territoire national, l’OPGI local éprouve toutes les difficultés du monde à recouvrer ses loyers. Le ministre en charge du secteur de l’habitat, M. Hamimid, n’a pas manqué de relever cet état de fait, invitant même le DG à faire un surcroît d’efforts dans ce sens. Car si le problème revêt un caractère national, il est gravissime à Bgayet, où le taux de recouvrement atteint bon an mal an 28% alors que la moyenne nationale tourne autour de 50% ! Et n’allez pas surtout croire qu’il n’y a que les particuliers à être mauvais payeurs ! Plusieurs administrations sont épinglées. Si l’OPGI ancienne mouture tient plus de l’armée du salut où le souci majeur de ses fonctionnaires, à des années lumière du social ou du caritatif, était focalisé sur les affaires, le “buziness” comme on dit, l’équipe actuelle tend à remettre le navire dans le bon sens, pour retrouver sa vocation initiale qui est de faire rentrer l’argent qui lui est dû. Ainsi, 500 locataires parmi les plus récalcitrants ont été estés en justice. Parmi eux, des services de l’Etat. Les premières exécutions judiciaires ont déjà eu lieu.Concernant le chapitre ayant trait au plan quinquennal 2005-2009 et au million de logements, pierre angulaire du programme présidentiel, annonce a été faite que l’OPGI sera partie prenante avec 2 000 logements sociaux locatifs répartis sur 9 sites à travers la wilaya. Le chef-lieu, pour sa part, se taille la part du lion avec 1 000 unités sur un seul site, celui de Sidi Ali Levhar. Des appels d’offres nationaux et internationaux ont été lancés, sans trop de succès, en vue de la réalisation globale d’une seule traite de l’ensemble du projet. Ce qui est parfaitement faisable, fonds et terrains étant immédiatement disponibles. A ce jour, seules 400 unités sont sur les rails. Pour le reste, l’OPGi affronte l’épineux et récurrent problème induit par le peu d’engouement des entreprises à venir travailler à Bgayet. Cet obstacle est une réalité stigmatisée en son temps par les autorités locales. Cela se traduit dans les faits par un nombre élevé d’avis d’infructuosité. L’office semble vouloir changer de fusil d’épaule en fractionnant les réalisations par l’octroi de petites tranches à plusieurs entreprises. De même, elle s’oriente dans un avenir proche, vers la création d’une petite unité de réalisation,pour les VRD notamment.690 logements sociaux participatifs constituent l’autre volet de la participation de l’OPGI au programme d’1 million de logements.Enfin, concernant ce qui est en train de se faire, le premier responsable de l’office annonce 1 485 logements sociaux et 530 LSP en chantier. Il s’agit de projets ayant connu des retards considérables pour leur mise en œuvre. 515 logements sociaux et 270 LSP seront réceptionnés en fin d’année. Voilà de quoi réjouir les très nombreux postulants à un habitat décent !L’expansion, la survie même de l’OPGI dépendent d’une gestion rigoureuse. C’est un truisme que de le dire ! Comme ç’en est un autre d’affirmer que cela passe inéluctablement par un recouvrement maximum et régulier des loyers. Les responsables de l’office et leur DG en tête semblent l’avoir compris !

Mustapha R.

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