Elle est causée par un virus qui provoque des encéphalites. La révélation faite par les services médicaux dudit hôpital a été appuyée, d’abord par l’arrivée d’un deuxième cas en fin de journée d’avant-hier, dans un même tableau clinique (hydrophobie) et qui n’est de surcroit que la sœur du premier malade, celle-ci est âgée de 26 ans. Ensuite, l’interrogatoire mené avec insistance sur le père des deux enfants atteints, souvent hésitant à dire la vérité, avait poussé ce dernier à avouer que ses deux enfants ont été mordus par un chien, il y a trois mois. Ce qui a été confirmé par les autres membres de cette famille originaire de Selouana, dans la commune de Smaoun, en soulignant aussi qu’ils ont été victimes de griffures et de léchage par le même chien. Avisés rapidement, les services de prévention de l’EPSP d’El Kseur ont entamé leur enquête épidémiologique, et les cas déjà suspectés ont été mis sous sérothérapie antirabique.
Quant aux premiers cas qui sont déjà au stade d’atteinte neurologique, l’adolescent est mis sous respiration contrôlée en soins intensifs où il lutte contre la mort, quant à la fille, elle a été hospitalisée avant-hier, dans la même structure hospitalière. La liste des cas atteints pourrait être revue à la hausse si l’on prend en compte toutes les personnes ayant reconnu être mordu par ce chien, car ils sont tous issus d’une même famille. Le comble de toute cette affaire est que les services de la santé n’ont pas été avisés à temps pour déclencher une enquête et faire recours à la vaccination qui s’avère aujourd’hui trop tard puisque trois mois se sont écoulés depuis l’attaque de cet animal appartenant à la famille victime des morsures.
La rage reste une maladie très répandue dans le monde, responsable de milliers de morts chaque année. Elle est le plus souvent transmise par les chiens, porteurs de virus. La maladie est mortelle en l’absence de traitement : les personnes ayant été en contact avec des animaux suspects sont donc systématiquement traitées. Cette zoonose est à l’origine de quelque 55 000 décès annuels dans le monde, le plus souvent suite à une infection transmise par un chien enragé. Chaque année, environ 10 millions de personnes reçoivent un traitement après l’exposition à des animaux chez lesquels on soupçonne la rage. D’après l’OMS, “l’évaluation montre que cette charge pour la santé publique pèse en grande partie sur l’Asie (avec une estimation de 31 000 décès), bien que l’estimation pour l’Afrique
(24 000) soit beaucoup plus élevée qu’on ne le pensait au départ”. Dans notre région, la recrudescence des chiens errants dans toutes les localités est une véritable problématique de santé, car il s’agit-là d’une menace réelle de contamination par la meute vers l’homme suite à des morsures signalées çà et là.
Nadir Touati