“Pas de développement sans sécurité”

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La Dépêche de Kabylie : Un peu plus de deux ans que vous êtes à la première magistrature de la wilaya, sans détours, faites-nous un point de la situation ?

Hocine Mazouz : Inutile de faire la rétrospective de la région, l’évidence est que le retour à la stabilité et au travail est une incontournable réalité. La population de notre wilaya mérite amplement bonheur et sérénité. Beaucoup de choses ont qualitativement changé, l’évolution est palpable et les indicateurs n’en manquent pas. L’Etat accorde un intérêt capital à cette région, dont le patriotisme et l’amour du pays ne sont guère à démontrer. En ce sens, le programme inscrit à l’indicatif de la wilaya est important. Toute la wilaya de Tizi-Ouzou, à présent, est en chantier. Jusqu’à fin 2008, nous avons enregistré 1 744 opérations (Projet PSD et PCD), qui sont lancés à travers le territoire de la wilaya, c’est vous dire l’importance de la tâche et du défi qui nous attend. La concrétisation de ce programme passe, inévitablement, par la mobilisation du foncier, qui reste la chose déterminante. Aussi, le choix d’entreprises à pareils projets est fait dans le respect des normes réglementaires, afin d’avoir une cadence appréciable d’avancement des travaux, sans omettre de signaler qu’un suivi permanent par les services concernés est assuré. Le comparatif à faire dans la consommation des crédits, qui est l’indicateur de l’avancement des projets,confirme que la wilaya commence à reprendre sa cadence de développement. En l’an 2000, les budgets consommés sont évalués à 2,6 milliards de dinars, alors qu’en 2008, ils sont à hauteur de 18,2 miliards de dinars, la différence est de 15,4 milliards de dinars. Il y a lieu aussi de signaler par approche comparative que durant le premier quinquennat (2000/2004) 20,7 milliards de DA ont été consommés, alors que durant le deuxième quinquennat (2004/2009 non encore terminé) la consommation a plus que doublé, elle est à hauteur de 50,1 milliards de dinars.

Cela dénote l’effort consenti par l’ensemble des intervenants dans l’équation de développement, qui est très complexe. Néanmoins, la wilaya commence à retrouver la sérénité. Même si beaucoup de choses restent à faire, les conditions de développement sont réunies. L’effort reste permanent pour booster la consommation des crédits, les entreprises en charge de la réalisation des projets sont payées et la satisfaction sur l’avancement des travaux est tirée. L’administration et l’ensemble des élus se doivent de former une synergie pour l’aboutissement, dans l’intérêt de la wilaya de tous les projets en cours. La palme nationale au bac décrochée par Tizi-Ouzou, le club phare de la région la JSK, qui joue toujours les premiers rôles lorsque elle n’est pas sacrée, sont autant d’indicateurs d’une reprise vers la normalité et le développement tout azimuts. Tous les grands chantiers considérés comme structurants sont lancés ou réceptionnés, à l’instar du port de pêche de Tigzirt, du transfert d’eau vers Azazga, Fréha, Tizi Rached, Yakouren, Tizi-Ouzou, D. B. K, à partir de Taksebt.

Ajouter à cela le lancement des projets partie nord de la wilaya vers Makouda, Tigzirt, Mizrana, Agribs, Azzefoun, Beni Douala. Dans la partie sud de la wilaya, c’est à partir du barrage Koudiet Acerdoune que Boghni, Draâ El-Mizan, Tizi-Gheni connaissent le lancement des travaux et les opérations engagées. En matière de gaz de ville, 60% du territoire de la wilaya seront couverts. Le lancement du projet (16 Ø ) de gaz va traverser la partie nord de la Wilaya, allant de Sidi Namane- Makouda-Tigzirt-Azzefoun, faisant la boucle au niveau de Fréha.

Les zones d’activités (en léthargie) seront viabilisées. Ce bouclage fera sécuriser l’approvisionnement en gaz naturel de toute la wilaya de Tizi-Ouzou, qui passera à moyen terme de 30 à 60 % de couverture, en dépit de certaines contraintes liées à des oppositions de riverains quant à la traversé de conduites dans leurs propriétés.

La localité de Tamda connaîtra un sérieux essor économique, commercial, avec la réception du pôle de technologie où pour la prochaine rentrée universitaire 2009/2010, 8 000 places pédagogiques seront enregistrées, en plus du lancement imminent de 7 500 places pédagogiques sur le même site à Tamda.

Très prochainement aussi, se feront la réception de la voie ferrée T-O-Oued-Aïssi et la création d’un port sec à Oued Aïssi coïncidant avec le lancement et la modernisation de la voie ferrée T-O/ Thénia et le lancement de l’avis d’appel d’offres de l’étude portant réalisation d’une voie ferrée sur Azazga-Oued Aïssi avec un branchement sur Tamda. Il faut signaler aussi le lancement du projet du stade d’une capacité de 5 000 places, le choix de l’entreprise étant fait, ajouter à cela les différents programmes qui touchent des secteurs, lancés ou en voie de lancement. Nous avons retenu à court terme, la construction de deux barrages, les travaux d’aménagement au niveau des villages et des communes, dont la priorité a été accordée contre les inondations. Il est utile aussi de citer la réception prochaine de deux points avec un échangeur (17 km en double voie), qui feront gagner 15 km aux automobilistes en provenance de la localité de Makouda, ce qui mettra fin aux étranglements et bouchons à hauteur du pont de Bougie. Enfin, il y a lieu de signaler que depuis l’exercice 2006 jusqu’à la fin du premier semestre 2009, plus de 1800 marchés sont visés par la commission de wilaya, ce sont des projets lancés sans évoquer les marchés nationaux (autoroutes, transfert d’eau, échangeurs …) qui sont au nombre de 65 grands projets visés par la commission nationale.Des centaines de marchés à moins de 600 millions sont attribués avec conventions signées. Ils sont repartis à travers l’étendue du territoire de la wilaya. Tout cela a suscité un marché florissant des matériaux de construction générant de l’emploi et de la richesse au bénéfice de la population de la région.

Monsieur le Wali, on croit savoir que certaines entreprises souffrent jusqu’à étouffement, en raison soit du retard ou carrément du non-payement de leurs prestations. Avez-vous un commentaire là-dessus ?

Vous savez que le volume de consommation des crédits est à hauteur de 1800 MD de dinars, ce qui est un record pour la wilaya de Tizi Ouzou. La raison de l’importance des projets de développement, fait ressortir quelques manquements liés aux retards dans l’aboutissement des contrats. Mais les faits sont têtus : 1 800 MD de dinars ont été consommés, c’est vous dire que les chantiers avancent. L’importance des projets du programme de développement en a surpris plus d’un, en faisant face à des situations de péril et d’urgence. Par contre, certains segments continuent à gérer la situation présente très exceptionnelle, avec des réflexes de léthargie et de négligence. Pour revenir à votre question, je rassure les entreprises en souffrance qu’elles seront prises en charge par nos soins et que les retards ou non-payement seront traités avec célérité et toutes les prestations fournies seront réglées. Nous avons conscience que l’outil de réalisation est un élément important et déterminant dans la politique et les programmes de développement en cours. Il y a lieu de préciser que certaines entreprises sont de nature artisanale. Comparativement à certaines entreprises, la richesse est distribuée dans le strict respect des normes universelles.

Certaines entreprises doivent procéder à une remise à niveau, ce qui leur permettra d’être compétitives aux côtés d’entreprises crédibles et performantes. Je réitère ma décision, aucune entreprise ne sera lésée par nos soins.

Mais dans tout ce tableau, on a tendance à faire abstraction d’une vérité, qu’en est-il des foyers de contestation signalés çà et là ?

Loin s’en faut pour moi d’appeler cela foyers de contestation. La machine de la construction et l’exécution des tâches de développement sont mises en branle. La wilaya a amorcé son décollage tant attendu. Il faut remonter aux événements de 2001, aucune condition de travail n’était réunie. Avec le lancement du programme, la donne a substantiellement changé. Les citoyens ont pris acte de l’action du développement multisectoriel et tous azimuts, notamment dans l’amélioration du cadre de vie. Les besoins sont tellement importants que nous avons plaidé au niveau central pour inscrire cet important programme de développement. Et les résultats de ces actions sont palpables et commencent à se concrétiser sur le terrain (adduction d’eau, gaz, aménagement urbain…).

Cependant, il est tout à fait normal et légitime que des voix revendiquent leur part de développement, en dépit de la forme retenue pour le faire. Tout de même, à chaque fois que cela arrive, le dialogue des autorités avec les protestataires a toujours été concluant. A ce titre, il faut apprendre à positiver et à abandonner les attitudes nihilistes qui consistent toujours à mettre l’index sur une jeunesse pleine de génie et débordant d’énergie. Certains doivent comprendre que le programme en cours de réalisation ne peut s’exécuter à la fois et simultanément en tous lieux. Il y a des priorités, mais la certitude est que nous disposons d’un cahier de charges qui concerne les 67 communes et les 1500 villages. L’élan de développement balayera tous les espaces et toutes les populations de la wilaya. Au fur et à mesure que le travail se poursuit, toutes les catégories et cités ainsi que les villages bénéficieront de leur part de développement, c’est une question de temps et de respect du programme. Les études sont lancées et finalisées, le soin est pris pour qu’aucune partie ne soit négligée ou marginalisée.

Pouvez-vous nous faire un état des lieux du climat sécuritaire de la région ?

Il s’agit pour nous d’un chapitre extrêmement sensible et important. La sécurité dans la région est la condition sine qua non à toutes perspectives de développement. En ce sens les forces de sécurité font un travail titanesque afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Le redéploiement des corps de sécurité rassure un tant soit peu les populations afin de vaquer librement et sans inquiétude à leurs occupations. Tous les chefs lieux de daïra seront dotés d’une sûreté urbaine, celle de Makouda est en voie de finition, pendant que le projet sera lancé a la daïra de Beni Yenni. Le territoire et le relief sont vraiment difficiles, d’où la nécessité de procéder à un maillage sécuritaire de la région afin d’agir dans le sens de la quiétude citoyenne et atténuer ainsi le niveau de violence et de délinquance qui touche la région. La lutte antiterroriste reste le cheval de bataille des forces de sécurité qui travaillent d’arrache-pied. La fermeture de centaines d’établissements non agréés et l’institution de barrages fixes à travers le territoire ont permis le retour à la sérénité, mais la vigilance est toujours recommandée.

Monsieur le wali, y a-t-il un programme spécial pour les communes rurales, qui connaissent des incendies en été et des inondations et enneigements en hiver ?

Une convention d’un peu plus de 154 milliards de centimes a été signée dans ce sens entre le ministère de l’Intérieur, la SNVI et l’Enmtp. Il s’agit d’une subvention pour les équipements destinés à l’ensemble des communes. Cette enveloppe représente quatre fois le budget de la wilaya. Ce programme sera réalisé par tranches, il comporte essentiellement, 59 mini-cars, 26 camions bennes-tasseuses, 30 camions-citernes, 50 camions K66, 18 camions Nacelle, 21 chargeurs, 9 rétrochargeurs, 5 bulldozers, 24 tracteurs, 24 citernes à eaux, des dumpers

L’investissement est la pierre angulaire de tout développement, qu’en est-il de la compétitivité et de l’attrait des territoires dont l’équité sociale au niveau de la région ?

Sachant qu’une industrie n’est soucieuse que de rentabilité immédiate, elle ne peut donc s’implanter que là où elle trouve les meilleures conditions de productivité et de rentabilité. Le choix de son implantation sera ainsi porté sur le territoire qui aura développé et fait connaître ses potentialités. La préparation des territoires à la compétitivité et à l’attractivité des projets industriels constitue donc un enjeu stratégique de premier ordre. C’est en assurant le déclenchement de synergies nées de conditions physiques, économiques et institutionnelles favorables que l’on peut considérer l’espace industriel comme un facteur qui participera utilement à l’amélioration de l’efficience économique et la contribution à l’équité sociale.

Un territoire donné ne peut accueillir tous les types d’industries et une industrie donnée ne peut pas être développée sur tous les types de territoire. La stratégie de déploiement des activités industrielles vise à organiser et à renforcer l’attractivité de chaque espace du territoire et servir les intérêts évidents des objectifs de promotion de l’équité sociale et de l’équilibre régional, deux objectifs qui réalisent un équilibre dynamique.

Le respect de l’équilibre social se fera à travers : la création d’emplois durables, source de consommation et, partant, des revenus d’un plus grand nombre du fait d’une extension et d’une croissance durable des activités économiques ; un recul du marché informel; la mise à niveau permanente des ressources humaines, garante de l’évolution de la productivité et de la compétitivité, elle-même source de nouveaux gains de croissances durables, de nouveaux emplois qualifiés et d’augmentation du pouvoir d’achet.

Un plus grand engagement des entreprises sur le plan citoyen, à travers la fiscalité et les actions en faveur des communautés, des jeunes et du respect de l’environnement social et physique, garantie d’une grande équité entre générations.

Nous pouvons donc affirmer que l’attractivité et la compétitivité se réalisent à travers l’accessibilité, le maillage du territoire et l’amélioration des affaires du territoire.

Dans la wilaya de Tizi-Ouzou en situation de relance et de développement des activités industrielles, un maillage en zones d’activités et en zones industrielles est le choix indiqué ; il s’agit d’identifier les zones de concentration et de potentiel industriels et de les mettre en condition de dynamique de développement industriel.

Existe-t-il une stratégie de déploiement spatial industriel dans la wilaya de Tizi Ouzou et en quoi consist-t-elle?

Le programme de mise à niveau des infrastructures de base préconisé, additionné à l’ensemble des efforts des autres secteurs, visant à améliorer les conditions d’habitat à travers l’ensemble des villes et villages de la wilaya de Tizi-Ouzou, replacera la wilaya dans une dynamique attractive. Le programme de plus de 48 000 logements programmés et réalisés à plus de 50%, l’ambitieux programme d’amélioration urbaine et de résorption du déficit en VRD à travers les 67 chefs-lieux de commune et plus de 485 villages, l’important programme d’équipement publics réalisé et en cours, une université de plus de 50 000 étudiants, un réseau dense de formation professionnelle permettent d’affirmer que les conditions d’habitat et de confort seront d’un niveau appréciable. Toutefois l’amélioration des conditions d’habitat ne peut à elle seule offrir un avenir décent aux communautés villageoises.

Autrement dit, il faudra nécessairement lier la problématique de l’habitat à celle des bases productives. La réindustrialisation de la wilaya de Tizi-Ouzou est un impératif absolu. L’équilibre régional à travers le territoire de la wilaya n’étant pas assuré par les zones d’activités et industrielles réalisées et en cours, car concentrées essentiellement le long du Bas Sébaou, il y a lieu de préconiser un rééquilibrage du territoire par la réalisation de trois nouvelles zones industrielles qui seront réparties comme suit : zone industrielles du Haut Sébaou qui sera réalisée à Azghar, commune de Bouzeguène sur une superficie de 70 ha et concernera les communes de : Bouzeguene, Idjeur, Ifigha, Beni Zéki, Illoula, Illiltène, Iferhounène, Imsouhal, Ait Yahia, Ain El hammam, Abi Youcef et Saouamaa.

La zone choisie bénéficie de la proximité de toutes les servitudes. La zone industrielle du Moyen Sébaou : localisée à Agouni El-Bir commune de Fréha et extensible sur le territoire de la commune de Timizart, elle sera d’une superficie de 130 ha à moyen terme et pourra atteindre 250 ha à long terme. Elle concernera les communes de Fréha, Aghribs, Ouaguenoun, Iflissen, Tigzirt, Azeffoun, Azazga, Mekla et Ait Oumalou. La zone choisie bénéficie de la proximité de toutes les servitudes.

La zone industrielle du sud de la wilaya : localisées dans une zone chevauchant les deux communes de Draâ El-Mizan et Tizi Ghennif, elle sera d’une superficie de 130 ha et concernera les communes de Draâ El-Mizan, Tizi Ghennif, Mkira, Aït Yahia Moussa, Boghni, Frikat, Bounouh, Mechtras, Assi Youcef et Aït Bouadou. La zone choisie bénéficie de la proximité de toutes les servitudes. Les actions à mener à court terme sur les zones d’activités existantes restent incontestablement : la réhabilitation des zones déjà viabilisées et leur dotation en réseaux primaires et secondaires ; la viabilisation des zones non encore entamées.

Ainsi, l’Etat est sollicité pour prendre en charge les besoins immédiats en financement pour la réalisation des travaux de viabilisation qui s’élèvent à 1 637 millions de dinars (selon les fiches techniques établies par la commission de wilaya) et auxquels s’ajouteront les besoins nouveaux en acquisitions foncières et viabilisation de trois zones industrielles d’une superficie totale de 330 ha nécessitant une mobilisation financière estimée à 11 550 millions de dinars, soit un besoin total de 13 187 millions de dinars.

Ces futures acquisitions par la wilaya rentrent bien entendu dans une réflexion sur l’offre foncière de la wilaya à moyen terme.

Monsieur le wali, avez-vous arrêté une stratégie d’urbanisation de la ville de Tizi Ouzou ?

Le chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou fait, de plus en plus, face à de graves problèmes sociaux. La ville suffoque.

Son centre historique ne peut plus faire face au transit aux contraintes de circulation et de stationnement, à l’afflux considérable, durant la journée, des villageois, à l’importance de la population estudiantine, à la concentration des services et des activités commerciales… Les nouvelles zones urbaines périphériques souffrent, quant à elles, de marginalisation spatiale, de sous-équipement et de sur-densification. La ZHUN de Tizi-Ouzou (nouvelle ville), conçue plus pour régler un problème de logements que pour offrir un cadre de vie conforme aux attentes des citoyens, a vu tous ses espaces libres être livrés à la spéculation foncière et à une promotion immobilière effrénée.

La place de choix laissée aux opérateurs privés ou de droit privé a dans les faits conduit à la création progressive d’un cadre urbain nouveau, en totale rupture avec le centre historique et les conditions sociologiques et culturelles locales. Elle a généré des actions menées sous le sceau d’une spéculation foncière effrénée et fait ressortir les méfaits d’une urbanisation générée par la libération du marché foncier. Leur analyse fait ressortir les constats alarmants suivants : l’inachèvement des travaux de viabilisation des lotissements privés, contraignant à terme, les pouvoirs publics à les prendre en charge ;

la surdensification des nouveaux quartiers avec, comme corollaire, la promiscuité, la malvie, les maux sociaux, la délinquance, les contraintes de circulation, de stationnement… Parmi les actions d’envergure à mener pour juguler les graves dysfonctionnements constatés et prévenir les conséquences graves de l’insécurité grandissante, l’urbanisme constitue, certainement un des moyens privilégiés de rétablissement et de consolidation de la paix sociale.

Ce moyen devra permettre, à la lumière des grandes actions prévues de réhabiliter le centre historique de Tizi-Ouzou par un véritable redéploiement spatial et fonctionnel vers les zones périphériques du périmètre urbain (décongestion urbaine), de canaliser l’essor démographique et les flux migratoires vers ces nouveaux pôles urbains proposés, d’injecter toutes les commodités nécessitées par la création de nouveaux quartiers urbains, en matière de VRD primaires, secondaires et tertiaires et d’adaptation du cadre de vie aux exigences sociales et économiques, en direction, notamment de la jeunesse, d’offrir au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou les équipements d’envergure dont il a besoin. Du fait de la non-intégration d’axes structurants, d’équipements et de services dans les nouvelles formes d’habitat ainsi réalisées, relevant d’une absence totale de la planification spatiale, elles ont eu comme conséquence : la saturation, durant la journée du centre-ville, générant, souvent, de graves problèmes de sécurité, la création de zones « dortoirs » d’habitat, monofonctionnelles, sous-équipées et enclavées où la délinquance s’installe progressivement.

Les grands équipements et d’infrastructures, prévus auront un impact considérable sur le rééquilibrage et le redéploiement de la structure urbaine de Tizi-Ouzou, l’amélioration du cadre de vie général et la jugulation des maux sociaux déjà constatés. Il s’agit notamment de la rocade Nord, des nouvelles gares ferroviaires et routières, du stade olympique de 50 000 places et de l’aménagement de toute la zone y afférente en complexe sportif, de loisirs et détente, de tourisme etc.

Ces nouveaux projets d’envergure, déjà lancés pour certains, ne doivent pas nous faire oublier l’épineux problème de logement et d’habitat intégré en son sens le plus large.

Le PDAU de Tizi-Ouzou a prévu la livraison prioritaire, clefs en main, d’un nouveau pôle urbain – ville nouvelle.

La réalisation de ces nouvelles entités urbaines consacrera, en même temps que celle des grands équipements signalés plus haut, le nouveau visage de la ville de Tizi-Ouzou et son statut de pôle régional.

Entretien réalisé par Khaled Zahem

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