Le problème de la fuite des cerveaux en Algérie a fait couler beaucoup d’encre et de salive ces dernières années. Tandis que les pouvoirs publics tentent, vainement, de rapatrier son élite, la tentation de prendre la poudre d’escampette augmente chez ceux qui constituent potentiellement la crème de demain. La fuite des compétences nationales – de tous les secteurs – vers l’étranger constitue une saignée à laquelle les pouvoirs publics n’ont pas trouvé de parade. Pis, de nombreux pays en voie de développement, y compris nos voisins immédiats, deviennent la destination de nombreux compatriotes.
L’équation de la fuite des cerveaux suggère, pourtant, de décrypter le rapport qu’entretiennent les pouvoirs publics avec leur élite. “Des conventions vont être signées avec chaque branche pour l’établissement de passerelles permettant un échange de savoir-faire entre les compétences nationales établies à l’étranger et leur pays.” C’est ce qu’a déclaré Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger, en marge des travaux de l’université d’été de la communauté nationale à l’étranger. Certes, il est fort utile de mettre en place une passerelle pour favoriser l’échange surtout – et, éventuellement le retour au bercail – entre ceux qui sont établis à l’étranger et ceux qui sont restés. Il s’agit en premier lieu de faire en sorte à ce qu’il n’y ait plus de candidats potentiels.
Pour cela, l’adoption d’une politique claire favorisant l’échange entre les deux communautés est plus que recommandée et, surtout, la révision de plusieurs éléments constituant un tout : la bonne gouvernance et ses effluves et tout ce qui en dérive. D’ailleurs, la démarche de “l’immigration sélective” adoptée par les pays de la rive nord, en guise de réponse aux flux migratoires, devrait constituer une préoccupation des gouvernements des pays du sud.
La mondialisation, la globalisation, qui règne en ces temps de remous, économiques, politiques,…. sur la scène internationale s’avérera à contre-courant du développement des pays de la rive sud. Et pour cause, le gisement et l’investissement le plus sûr qui boostera leur développement, la matière grise, très prisée sur le marché international. L’élite est d’une rareté qui fait que les pays du Nord convoitent et s’arrachent, d’éventuels candidats en faisant miroiter des privilèges. Toute réforme qui ne viserait pas l’homme dans son intégralité et en tant qu’entité totale sera vouée à l’échec…. Procéder partiellement est la preuve de l’effort sans fruit. La somme de toutes les parties ne constitue pas le tout.
Ahmed K.