Citoyens et pompiers contre le feu

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A titre illustratif, la moyenne des dégâts enregistrés les deux dernières décennies dans la wilaya de Bouira s’élève à près de 1 091 hectares. Cette importante surface boisée consumée par les feux ravageurs prendra au moins plusieurs années pour sa régénération, même si des actions de reboisement sont effectuées ici et là. A chaque début de saison estivale, de vastes campagnes de sensibilisation et des dispositifs de lutte contre les feux de forêt sont entrepris par la conservation des forêts de Bouira, mais malgré tout ce travail en amont, des centaines d’hectares sont ravagés par les flammes chaque année. Cette année encore, les différents services, (administration des forêts, APC, Protection civile), ayant en charge la lutte contre les incendies ont développé un vaste programme d’action pour éviter le pire. Un plan entré en vigueur depuis le 1er juin. Depuis l’installation du plan de lutte contre les incendies, les différentes unités de la Protection civile ont enregistré, jusqu’au 1er juillet, plus de 150 interventions à travers le territoire de la wilaya de Bouira. Les différents feux (récoltes, broussailles, forêts) ont détruit plus de 256 hectares et près de 2 500 arbres fruitiers. D’après les services de la Protection civile, les feux de broussailles ont été à l’origine de 108 interventions qui ont détruit 155 hectares. Dix-neuf interventions ont été menées pour éteindre les feux de récoltes ayant ravagé 88,6 hectares dont des céréales (blé, orge). A propos de feux de forêt, 15 interventions ont été enregistrées par les éléments de la Protection civile. Les différents foyers d’incendies ont dévasté 22,35 ha de chênes et de pins. Par ailleurs, et au cours de ce mois de juillet, caractérisé cette année par une montée sensible du mercure, l’on signale des dizaines de foyers d’incendies à travers le territoire de la wilaya, notamment en régions boisées situées à l’est de Bouira. Dans la région de M’chedallah, il ne se passe pas un jour sans qu’on signale des départs de feux. Ainsi, durant la première semaine du mois de juillet, de nombreux champs céréaliers sont partis en fumée au même titre que des dizaines de vergers d’arboricultures ajoutés à plusieurs centaines d’hectares de pins d’Alep dans les communes d’El-Adjiba, Ahnif et Ath-Mansour où un immense incendie de forêt avait fait rage durant plusieurs jours dans le maquis de Chréa. Un incendie qui a progressé vers la chaîne de montagnes jusqu’à atteindre les monts des Bibans à l’extrême est de la wilaya. Toujours au cours de la même période, dans la commune d’El-Adjiba, une oliveraie avait été complètement consumée par les feux suite à un incendie qui s’était déclaré au niveau d’une décharge publique, au nord du chef-lieu de cette commune. Les gros nuages de fumée qui s’étaient alors formés ont provoqué le blocage de la RN 5. Il faut dire que l’intervention des éléments de la Protection civile de M’chedallah avait évité le désastre, car cet endroit abrite une vaste superficie d’oliviers s’étendant jusqu’au village d’Ighrem. Quelques jours plus tard et en moins d’une semaine, les citoyens de la région sont intervenus à plusieurs reprises et avaient pu éviter le pire. Dans la région de Semmache, au lieu dit Thakaats, des étincelles provenant d’une moissonneuse, qui intervenait sur un champ de céréales, avaient provoqué un incendie ravageur. Ce sont des femmes armées de pelles et de seaux d’eau, les premières arrivées sur les lieux, qui avaient lutté contre les flammes pour sauver le conducteur de la machine qui avait perdu connaissance en inhalant de la fumée.

Voilà un geste à saluer et un exemple concret de l’implication des citoyens dans la lutte contre les feux aux côtés des sapeurs-pompiers. Un acte similaire avait été signalé du côté du village d’Ath-Ali-Outemim, dans la commune de Saharidj où des jeunes ont pu maîtriser un feu qui menaçait les cultures de ce village et celles du village voisin Ivelvaren ainsi que l’une des meilleures parties du Parc national du Djurdjura, dans la région de Tala-Rana. Au cours de la même période, un autre incendie s’était déclaré au niveau du massif forestier d’Assif-Asemadh au lieu dit Tizi-Ghrane qui s’étend sur des milliers d’hectares entre la RN 98 (Selim), Tikdjda et Saharidj. Cet incendie a pu être maîtrisé à temps.

A signaler que le dernier incendie en date à l’est de Bouira et qui n’est pas actuellement maîtrisé est celui qui s’est declenché dans la forêt de Tamalaht, entre les communes d’Ahnif et celle d’Ath-Mansour. Les unités de la Protection de M’chedallah et celles dépêchées de Bouira se battent toujours contre les flammes et tentent d’éteindre ce brasier qui s’est, faut-il le souligner, déclenché dans une région boisée ayant servi de zones de repli aux terroristes où plusieurs mines demeurent enfouies dans le sol. Ce qui rend la tâche des pompiers plus ardue.

Ils venaient, il y a quelques jours seulement de perdre un des leurs à Tizi-Oujaaboub (Ath-Laaziz) au cours d’une mission de lutte contre les incendies.

Djamel.M

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