La section syndicale dénonce l’exploitation des compagnies étrangères à Hassi-Messaoud

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Les travailleurs algériens dans les compagnies étrangères au sud du pays, notamment à Hassi Messaoud, ne cessent de subir l’injustice et le tourment. Le secrétaire général de la section syndicale de l’UGTA, à Eurest Support Service, filiale de Campass group, sous-traitant la restauration et l’hébergement des salariés des multinationales, Yassine Zaid, est l’une des victimes de cette injustice. M. Zaïd a été licencié, de son poste de travail en tant que superviseur de sécurité, après avoir créé la section syndicale au niveau de cette compagnie étrangère. Ce que Eurest Algérie n’a pas accepté.

Le brin d’espoir tissé autour de l’UGTA s’est vu pulvériser. « A chaque fois que je sortais de chez Sidi Saïd, j’étais gonflé d’espoir de régler le conflit avec Eurest, mais avec le temps j’ai constaté que l’UGTA ne fera rien pour mettre un terme à ce problème », a déploré M. Zaid, lors d’une conférence de presse tenue au siège de la maison des syndicats, à Alger. Il a tenu par la suite à dénoncer l’injustice que subissent les travailleurs algériens dans les compagnies étrangères, affirmant que « dans les camps de prospection éloignés, leurs salariés vivent dans des baraquements en dur, climatisés, avec téléphone et distraction le soir, alors que les employés d’Eurest Algérie vivent sous la tente, subissent les dures conditions climatiques du désert, dans des condition de vie et d’hygiène difficiles ». « Ils travaillent durant six semaines d’affilée sans repos pour un salaire mensuel de 18 000 DA », a révélé notre interlocuteur. « Il n’y a personne pour défendre les travailleurs exploités par les sociétés étrangères », a-t-il enchaîné.

C’est devant cet état de fait que les plus de 3 500 ouvriers ont décidé de créer une section syndicale pour défendre leur dignité et leurs conditions de travail. Tous les travailleurs qui ont donné leur accord et signature pour la création de la section syndicale se sont rapidement vus licenciés.

En outre, Ali Nouar, un cadre comptable à Miswaco, une société américaine, s’est retrouvé dans la même situation que Yassine Zaïd. Il a été licencié après avoir tenté de créer un syndicat. Les travailleurs de Baker Hugge et Waderfor qui ont également essayé de créer une section syndicale pour un seul et unique objectif, celui de défendre l’intérêt des travailleurs, ont connu le même sort. « Alors que les organisation et fédération internationales dénoncent cette injustice, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) se tient à l’écart », dira le SG de la section syndicale de l’UGTA. A cet effet, une autre victime de licenciement a déclaré que son organe syndicale compte déposer plainte contre l’UGTA, pour n’avoir rien fait face à l’injustice et au marasme vécus par ces travailleurs, au niveau des sociétés étrangères. Pour sa part, le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) a demandé à la section syndicale d’engager une campagne de solidarité internationale pour que Campass renonce aux poursuites judiciaires à l’encontre de Yassine Zaïd et de négocier sa réintégration dans la vie professionnelle et syndicale.

Lemya Ouchenir

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