La cité des Cavaliers éradiquée en 2010 ?

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“Quatre-vingt logements en construction du côté de Maâla, qui sont d’ailleurs à un stade avancé mais qui ne seront certainement pas achevés d’ici, le premier semestre 2010, seront attribués aux habitants de la cité des Cavaliers pour éradiquer le logement précaire de la ville”, nous a déclaré le directeur de l’OPGI.

“Ce quartier sera rasé, c’est pour vous dire que nous sommes résolument décidés à éradiquer définitivement cette cité de l’ère coloniale”, a-t-il ajouté. En effet, plus d’une centaine de famille logent dans ce quartier de la commune de Sidi Aïch, construit dans le cadre du plan de Constantine datant de l’année 1956. Fabriquées à base de tôle, ces maisons ont sombré au fil du temps. “L’insalubrité, les rats et même les serpents font partie du décor de ce quartier, empoisonnant la vie de centaines de familles. Nous sommes totalement exclus et privés de nos droits les plus élémentaires”, dira le dénommé Abdelkader H., qui dit vivre dans ce bidonville avec sa famille depuis 1962. Celui-ci ajoutera que : “C’est quand même curieux que les autorités locales ne se rappellent de notre existence que pendant les échéances électorales… Nos droits, en tant que citoyens, sont complètement bafoués et nos enfants souffrent de maladies d’allergies et d’asthme. Ils subissent les conséquences de l’incinération des déchets qu’effectuent souvent certains individus à proximité de nos maison. En outre, ce bidonville est envahi par les chiens et les chats errants”.

Quant à Youcef M., un handicapé qui habitait il y a quelques années avec son épouse dira : “Je vis dans ce bidonville depuis mon divorce. Je ne travaille pas et je n’ai aucune autre ressource financière. J’appelle les autorités locales à nous sauver de cette misère. L’un de mes quatre enfants âgé de 13 ans a contracté une maladie étrange lorsqu’il avait 5 ans. Depuis, il prend une injection tous les 21 jours, une injection qui coûte 150 dinars. Selon les médecins, mon enfant a contracté cette maladie à cause de l’insalubrité et de l’humidité dans lesquels nous vivons. Il y a lieu de souligner que depuis notre arrivée ici, notre cas n’a pas été pris en charge. Nous sommes des gens pauvres et nous ne pouvons plus continuer à vivre dans de telles conditions. Nous avons fait plusieurs correspondances aux autorités locales et aucune d’entre elle n’a suscité de réaction positive”. “Les conditions dans lesquelles nous vivons sont inadmissibles, voire même indécentes. Les ordures, les rats et même les serpents font partie du décor de notre vie. Personne ne peut supporter de vivre dans de telles conditions”, disent nos interlocuteurs rencontrés sur place et qui ajoutent : “Même la scolarité de nos enfants a été affectée par ces conditions de vie. Nous habitons des baraques fabriquées en tôle et pendant l’hiver, nous n’arrivons pas à dormir, notamment lorsqu’il vente. Notre cadre de vie est devenu de plus en plus insalubre, voire même infecte. D’ailleurs, depuis quelques temps, il y a une invasion de puces dans notre quartier. Nous sommes de plus en plus exposés aux risques multiples de contracter des maladies”, conclut-il.

Néanmoins, l’espoir renaît pour ces habitants qui selon les déclarations des autorités seront relogés au courant de l’année 2010.

Samy H.

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