En 2008, plus de 3 260 cas d’intoxications alimentaires ont été enregistrés en Algérie, dont la plupart ont été relevés durant la saison estivale, pendant les fêtes et les cérémonies. La période des chaleurs aidant, le non-respect des règles d’hygiène dans la préparation des plats et des différents mets se conjugue aux occasions des regroupements familiaux et les fêtes de mariage pour multiplier le risque d’intoxication. Sans omettre de signaler que la culture de se soucier de sa sécurité alimentaire et des normes d’hygiène chez le citoyen est quasiment inexistante. En effet, des études ont confirmé que plus de 60% des cas d’intoxications sont enregistrés lors de regroupements et que le coût d’un cas traité est estimé à 3 000 DA / jour.
Pour cette année 2009, le nombre de cas d’intoxications signalé dépasse le seuil de tolérance. Plusieurs cas d’intoxication collective sont signalés à travers le pays, notamment dans les établissements scolaires et les cités universitaires. A la fin de l’été, on réalisera, à coup sûr, un triste record. C’est dire à quel point le consommateur est livré à lui-même. Qui en est responsable ? C’est carrément le laisser-aller sur le terrain. Pourtant, l’arsenal juridique consacré à la protection du consommateur est suffisamment étoffé en termes de lois. Toutefois, des dépassements et des irrégularités sont enregistrés. La vente de produits alimentaires (œufs, poulet, lait et dérivés,…) se fait à même le sol, au vu et au su de tout le monde. On assiste à la prolifération de gargotes et autres boutiques de “restauration”, dont les gérants ne se préoccupent guère des mesures d’hygiène, à travers les villes du pays.
Il va sans dire que la responsabilité de la surveillance et du contrôle des qualités et des prix, en premier lieu, incombe aux directions de la concurrence et des prix, qui sont censées faire des visites de contrôle continues. Mais la responsabilité des associations est aussi engagée. Plus d’une soixantaine d’associations agréées réparties sur le territoire national sont dénombrées au département du commerce. Pourtant, elles reçoivent des subventions de l’Etat afin d’assurer leur rôle : dénoncer les dépassements constatés, organiser des campagnes de sensibilisation,…
Ahmed Kessi