Le RCD face à la saignée des militants

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Après donc les cadres du conseil national qui ont quitté récemment la formation de Saïd Sadi, c’est aux militants de base de leur emboîter le pas en annonçant, en groupe, leur démission.

Hier, c’est un groupe d’élus à l’APC de Mechtras outre le président de la section locale du parti, de faire part, à travers un communiqué transmis à notre rédaction, de sa décision de quitter le RCD. Par leur geste, les désormais ex-militants du RCD veulent dénoncer la “léthargie, l’absence de renions des élus, l’absence de mobilisation des militants et sympathisants” dans laquelle sombre le parti. Le fait aurait pu passer pour une simple information d’actualité, mais dans le contexte du RCD, cela représente un coup dur qu’il subit car il perd à l’occasion la seule APC qu’il gère en majorité dans le sud de la wilaya. L’axe qui va des Ouadhias jusqu’à la daïra de Draâ El Mizan tourne le dos donc définitivement au RCD. Ce dernier voit, par la même occasion, ses dernières cartes s’évaporer dans une région réputée pour son fort potentiel électoral. L’enjeu est donc de taille car la démission des élus de l’APC de Mechtras porte une symbolique politique non négligeable. Après les défaites électorales qu’il a encaissées dans des région réputées pour être ses fiefs traditionnels tels que la région des Agouni Gueghrane, Mechtras, le RCD voit sa crise interne s’aggraver et la cascade des démission n’est pas près, selon toute vraisemblance, de s’arrêter en si bon chemin tant la contestation est partout et à tous les niveaux de responsabilité. Cela s’apparente même à une dynamique d’ensemble qui ne cesse de jeter le parti de Saïd Sadi sur les rives de la déconfiture. “Nous avons cru que le militantisme ne se mesure pas à la notoriété de X ou Y mais à la force de ses conviction à défendre les idéaux du parti. Ceci serait probablement un aperçu sur ce qui se passe au niveau de la direction nationale du parti. Preuve en est la démission en cascade ces derniers jours des ténors du parti à l’instar de Djamel Ferdjallah, Tarek Mira et Ali Brahim, ceci nous conforte dans notre attitude et notre résolution en décidant de quitter définitivement le parti”, écrivent les élus démissionnaires. C’est dire que la crise et le mécontentement sont vraiment là. Les militants du RCD qui expriment leur colère publiquement veulent s’inscrire dans une logique de rupture avec la direction actuelle de leur parti et surtout ébaucher une sérieuse perspective qui leur permettra de continuer à faire de la politique dans un cadre libreme et démocratique.

Face à la banqueroute politique dans laquelle le parti de Saïd Sadi sombre, ses militants cherchent déjà des alternatives, ils sont bien conscients et ne se privent pas d’ailleurs de l’exprimer publiquement.

Des groupes de militants d’Agouni Gueghrane, de Larbaâ N’ath Irathen s’apprêtent à rendre publique leur démission, et ils ne sont pas les seuls laissant derrière le RCD s’éteindre au milieu du feu qui ébranle “sa maison” de toutes parts !

B. T.

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