Destination Aswel

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Présentant un cadre environnemental agréable sur une altitude qui atteint les 1 678 m, Aswel n’est pas seulement la destination de tous les amoureux de la nature, mais aussi, et surtout, la destination privilégiée du commun des citoyens en quête d’un moment de détente en famille.

A côté d’autres espaces plus reposant les uns que les autres, la piste d’athlétisme reste l’espace qui attire le plus de monde. Cet attrait est essentiellement favorisé par ses monts qui le surplombent (dont la Main du juif) offrant ainsi un panorama magnifique.

Cet attrait est vivace en dépit d’un état déplorable dans lequel se trouve cette piste drainant des sportifs de haut niveau. De l’autre côté de la voie carrossable débouchant sur le versant nord du Djurdjura, des tentes installées çà et là abritent des familles venues passer des journées entières à la faveur des brises fraîches contrastant avec les 40 degrés sévissant en basse altitude.

D’autres, plus “audacieux”, y passent même des nuits. C’est dire que le site est franchement sécurisé. Cette tranquillité champêtre est, cependant, entachée d’un comportement nouveau dans le site, un comportement inspiré du “gardiennage informel des parkings dans nos villes”.

En effet, des énergumènes qui ne reculent devant rien sont là pour perturber la quiétude des randonneurs. Des jeunes, tickets (portant la seule mention : droit de stationnement) et sacoches accrochées, se présentant devant les automobilistes et exigent d’eux de s’acquitter d’une somme de 50 DA en guise de droit de stationnement et cela à peine le moteur éteint, le “gardien” se présente devant vous pour exiger la “dîme”.

Certains automobilistes venus en famille préfèrent verser la somme et quitter par la suite les lieux afin d’éviter toute confrontation avec ces jeunes.

Ces derniers prétendent être “embauchés” par leur commune, à savoir celle des Ouacifs. Mais l’argument ne peut tenir la route, car il est invraisemblable qu’un maire puisse envoyer des jeunes dans cet endroit pour une telle mission. Ce qui nous montre le vrai visage de l’acte qui n’est autre qu’un “racket”. Ceci est d’autant vrai que le site “gardé” relève de la commune d’El Esnam dans la wilaya de Bouira.

Notons que ce phénomène qui a pris des proportions alarmantes dans les villes et quartiers est devenu ingérable par les services concernés.

Tous les trottoirs et autres arrêts sont soumis à un paiement quelle que soit la durée de la halte.

Mais personne ne pensait que cette gangrène atteidrait la nature à une aussi haute altitude. Arrivé au point de priver un randonneur de s’arrêter, ne serait-ce qu’un petit instant pour admirer la Main du juif, ou se désaltérer à la source de Tikjda relève d’une atteinte à l’intégrité de la personne.

Cette pratique condamnable ne peut perdurer : c’est la “réhabilitation” de Tikjda qui en pâtirait, au moment où, justement, les pouvoirs publics s’attellent à y réinventer le tourisme. Et c’est à ce même pouvoir public de prendre les dispositions qui s’imposent.

M. Smail

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