Mercuriale et Ramadan

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Comme pour préparer le consommateur à accepter le fait accompli, les marchands des fruits et légumes mettent en mouvement d’ascension le baromètre des prix, et cela de manière précoce soit à trois semaines du début du ramadhan au lieu d’une semaine habituelle. Comme dans un match de derby où les deux équipes se connaissent bien, chacun prépare sa stratégie pour une rencontre serrée (il s’agit ici des commerçants et les consommateurs), une partie qui durerait 30 jours. Les commerçants qui se sont rendus compte que la plupart des citoyens commence à faire les commissions qui seront stockées jusqu’au ramadhan pour éviter l’habituelle flambée des prix de la dernière semaine précédant le mois sacré, contre-attaquent, en ajoutant sans attendre un zéro aux prix affichés, c’est ainsi qu’on constate avec effarement que le piment vert est à 80 DA, la tomate et courgette 70 DA, la pomme de terre entre 45 et 50 DA, l’haricot vert à 90 DA, l’oignon à 35 DA, et la laitue à 60 DA, et cela concernant les légumes. Pour les fruits, ils suivent à une vitesse vertigineuse, la pomme à…160 DA, le raisin 120 DA, le pastèque à 35 DA/kg et le melon à 40 DA/kg. Les commerçants viennent de marquer en inscrivant un but dans le camp des… pouvoirs publics, un but encaissé par les services de régulation qui doivent réagir sans perdre du temps, à moins que le match ne soit vendu d’avance ou que ce service déclare forfait comme les années passées en laissant la partie, se jouer sans arbitrage. Les pouvoirs publics ont tout le temps nécessaire pour mettre le holà en mettant en place un mécanisme de contrôle qui freinerait la boulimie de ces vautours qui se pourlèchent déjà les babines, en montrant des crocs acérés prêts à écorcher vif, le pauvre consommateur particulièrement les pères de familles qui ont déjà les entrailles bien serrées entre les tenailles de l’angoisse des pères qu’attend la massue de la rentrée scolaire immédiatement après le coup de boutoir du ramadhan auxquels ne peuvent venir en aide ni le honteux couffin du ramadhan (et encore, distribué selon la tête du client) ni encore moins le discours démagogique. En affichant déjà la couleur des prix, les marchands confirment, on ne peut mieux, que c’est un ramadhan qui serait chaud au figuré comme au propre.

Oulaid Soualah

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