“Habituellement nous trouvons les premières figues, thasentith, dès la mi-juillet”, disent les anciens. Au mois d’août, on en trouvait, en grande quantité dans tous les champs. Les abords des routes nationales, étaient pris d’assaut par de jeunes enfants qui proposaient à la vente, des bidons de ce fruit charnu qui a toujours fait la fierté des gens de chez nous. Cette année alors que le mois d’août est largement entamé, nous avons beau cherché, fouillé entre les feuilles des arbres, nous ne trouvons que les fruits naissants peu abondants et de la grosseur d’un pouce.
Ils semblent attendre le moment propice pour se développer et gratifier les paysans de ses bienfaits. Pour l’heure à Ain El Hammam, on ne parle pas encore de figues. La température élevée qui sévit depuis le mois de juin ne doit pas être étrangère à la situation. Les figuiers dont les feuilles commencent à jaunir, ont déjà perdu, beaucoup de fruits qui tombent, avant maturité, sous l’effet de la chaleur. Faut-il alors accepter l’idée que “les temps ont vraiment changé, entraînant le changement des saisons ?”
Il y a lieu de le croire si on prend en considération que cette année, la récolte des cerises, a subi le même sort, accusant un retard qui lui a été préjudiciable. Tout comme les figues, le raisin local n’est pas encore mûr alors que certaines variétés sont d’habitude récoltées, en juillet.
Les vacanciers qui choisissent cette période pour se délecter de fruits du bled, doivent, la mort dans l’âme, repartir sans en manger. La maigre récolte prévue pour cette année suffira tout juste à la consommation familiale. Les temps où la figue était cueillie sans parcimonie, semblent révolus. Les figuraies, comme les oliveraies d’ailleurs, sont à chaque été, la cible des flammes qui ont fini par ravager tout le patrimoine arboricole. Celles qui sont épargnées par les incendies n’échappent pas à l’usure du temps. De nombreux propriétaires délaissent leurs terres, peu rentables. Les arbres qui dépérissent d’année en année ne sont pas toujours, remplacés. Le maquis gagne alors, du terrain, s’approchant jusque sous les fenêtres des habitations. Les champs, jadis si verdoyants ne sont plus que ronces et autres plantes sauvages.
Quant aux chênes, ils ne peuvent donner que des glands.
A.O.T.
