Sous d’autres cieux les élus respectent et s’occupent réellement des préoccupations de leurs administrés et font le maximum pour satisfaire leurs électeurs car là-bas, être élu est surtout synonyme de responsabilité, de mission et d’un engagement d’œuvrer sans répit et sans relâche afin d’améliorer le cadre de vie des citoyens et de trouver des solutions aux différents problèmes auxquels ils sont confrontés. Combien de responsables a-t-on vu interrompre leurs vacances ou les reporter au moindre problème ? Les congés peuvent bien attendre mais la galère du citoyen ne doit pas perdurer. Les responsables concernés et les élus se mobilisent illico presto pour y trouver des solutions à même de soulager dans l’urgence le citoyen. Quand on veut, on peut toujours faire quelque chose pour éviter le pire. Dans ces pays on peut affirmer que les gens vivent réellement leur citoyenneté et jouissent pleinement de leurs droits. Chez nous, malheureusement, nos élus ne remplissent pas les obligations de leurs fonctions et affichent délibérément leur insouciance et leur irresponsabilité vis-à-vis de leurs concitoyens. Combien de fois, avons-nous entendu des propos peu catholiques émanant de ceux que nous avons choisis pour prendre notre destinée entre les mains ? “Vous voulez occuper, bloquer et fermer le siège ? Allez-y, je ne vous retiens pas !” Combien d’APC ont vécu au rythme de la protestation et de la contestation alors que le 1er responsable est en vacances et se fait une bronzette sur la côte algérienne ou ailleurs ? Pour éviter d’être dérangés, ils éteignent leurs portables. Les problèmes attendront, se disent-ils. L’été, passe très vite et ne reviendra que l’année prochaine et, pourtant à voir les réalisations, nous comprenons vite que les congés durent toute l’année ! Une anecdote nous revient à l’esprit et franchement, il me semble qu’elle est tout indiquée dans ce cas. Il s’agit d’un vieil homme à qui l’on vient d’apprendre que sa maison est en train de brûler alors que lui est confortablement installé dans un café maure. Occupé à jouer aux dominos, l’honorable vieil homme n’a rien trouvé de mieux à dire que : “Attendez que je termine cette bonne main”. Cela veut tout dire ! A bien analyser la situation qui a prévalu durant tout l’été dans les différentes localités de la Kabylie, il est relativement aisé de comprendre les causes qui ont généré toute cette protestation qui a failli encore une fois plonger toute la région dans le chaos et la violence. Pour bien situer les responsabilités, il faut signaler que la wilaya de Tizi Ouzou dans son ensemble accuse un grand retard en terme de développement dans tous les domaines, notamment en matière de logement, d’infrastructures et d’emplois. Ce qui explique largement l’exigence et l’empressement des citoyens à vouloir rapidement et immédiatement, bénéficier des différentes opportunités initiées par l’Etat. Seulement, l’Etat ne met pas le paquet souhaité pour satisfaire l’ensemble des citoyens. A voir les budgets accordés dans le cadre des PCD, il est facile de comprendre le désarroi des exécutifs communaux qui n’ont d’autre choix que de parer au plus urgent, d’où le mécontentement et la déception des citoyens. Il n’est pas également correct de faire fi de la mauvaise gestion de certaines municipalités où les élus n’ont rien à voir avec les postes qu’ils occupent, autrement dit, les hommes qu’il faut ne sont jamais à leurs places. Pour redorer le blason de la Kabylie et donner l’occasion aux citoyens de profiter et de jouir des bienfaits du développement, du progrès et de la relance, il est impératif que l’Etat mette les moyens nécessaires. Quant aux élus, ils doivent accorder plus de temps, d’intérêt et de sérieux à leur fonction.
Hocine Taïb