Au milieu des accusations, démission et dépôt de plainte, la crise s’accentue

Partager

Cette crise inextricable ayant défrayé la chronique plusieurs jours durant, et que d’aucuns qualifient de l’affaire de l’été à Bouira, n’a pas encore livré tous ses secrets. En effet, d’un bras de fer ayant opposé au tout début, une centaine de postulants “recalés”, et s’estimant lésés, lesquels avaient, pour rappel, fermé le siège de la daïra, le 19 juillet dernier, au lendemain de l’affichage de la liste des bénéficiaires, aux responsables locaux, l’affaire a soudainement pris les allures d’une crise politique au sein de l’APC de la ville d’Auzia. Et pour cause, le maire de la ville, en congés alors, aurait refusé de parapher la liste car, indique une source locale, des noms de bénéficiaires proches des membres de la commission communale figureraient sur la liste affichée. Des noms de personnes proches d’élus de l’APC de Sour El-Ghozlane. Cette situation a, du coup, entraîné la démission du premier adjoint au maire. Dans les jours qui ont suivi, les membres de la commission communale apporteront une autre version des faits, et affirmeront que la liste affichée a été validée par le maire, ce qui n’a fait qu’envenimer la situation. Car les postulants mécontents, dont une cinquantaine ont entrepris une grève de la faim, iront jusqu’à menacer à l’arme blanche l’adjoint au maire, pour le pousser à annuler la liste. Ce dernier déposera alors plainte auprès des services de sécurité. Par ailleurs, nous avons appris que le maire de la ville s’est accroché verbalement avec des élus de l’APC à l’entrée de l’hôtel de ville, jeudi dernier, au vu et au su de nombreux citoyens. Ces élus auraient menacé de se retirer de l’exécutif communal, selon une source locale qui affirme que des sages de la ville sont intervenus afin de calmer les esprits et de tenter de dénouer cette crise. A vrai dire, les sages ne souhaitent pas que la situation de blocage qu’a toujours traversée la ville d’Auzia, notamment durant ces deux dernières décennies, ne se reproduise. Ils exhorteront alors les parties en conflit à mettre l’intérêt commun au-dessus de toute considération. Au même moment, nous apprenons que les bénéficiaires des 135 logements tentent, de leur côté, de mettre la pression sur les autorités afin que les logements soient livrés avant le début du mois de ramadan. A signaler que ces familles sont logées pour la plupart dans des camps vétustes datant de l’époque coloniale. Elles redoutent à présent l’effondrement de ces camps. Des familles sont, elles, unanimes à dire que “les bénéficiaires des 135 logements sont pour la plupart des gens démunis aux faibles revenus”. Pour elles (les familles bénéficiaires, ndlr), les logements ont été distribués d’une manière transparente par la commission de daïra et pour une fois les nécessiteux ont pu acquérir un logement. Par la même occasion, elles lanceront un appel aux citoyens de la ville de Sour El-Ghozlane pour ne pas céder devant les pressions de certains cercles occultes qui tentent, selon elles, de semer la zizanie parmi la population. “Pourquoi des voix ne se sont pas élevées pour dénoncer la distribution de 80 logements faite il y a de cela trois ans. Pourtant, ces logements ont été acquis par des familles venues de Dar El-Beïda qui les ont par la suite vendus”, ont-elles dénoncé. A noter enfin que certaines familles qui se disent exclues de la liste des bénéficiaires des 135 logements sociaux ont déposé plainte contre les services concernés auprès du tribunal de la ville. A l’examen du dossier hier, la chambre administrative auprès du même tribunal aurait renvoyé l’affaire au 16 août prochain.

Djamel M.

Partager