“Nous avons fonctionné avec 1500 DA”

Partager

La Dépêche de Kabylie : Comment avez-vous eu l’idée de faire partie de la direction du club et de travailler pour les jeunes et le football ?ll Y. C. : Le football a toujours été ma passion quand M. Belkessa Chabane, le président du club m’a fait appel, je n’ai pas hésité un instant pour me mettre au service des jeunes et du club qui venait de naître. Et cette année, je me suis retrouvé président de la section football que j’ai mené avec énergie et beaucoup de plaisir, même j’ai senti la fatigue à la fin à cause de la surcharge des tâches, j’étais au four et au moulin, après le retrait inexpliqué de la majorité des membres du bureau, le président étant convalescent et dieu merci, il s’est rétabli.

Pensez-vous poursuivre votre action la saison prochaine ?ll Je ne pense pas. Je ne peux pas continuer dans ces conditions à moins qu’il y ait une équipe homogène qui prendra ses engagements et ses responsabilités sans faille.

Etes-vous satisfait du parcours de l’équipe, cette année ?ll Tout à fait. Nous avons maintenu la cadence jusqu’à la fin. Depuis le début du championnat, nous sommes classés 3e et aux derniers matchs, nous n’avons pas été gâtés pourtant par les moyens. Les joueurs ont passé l’année, y compris l’hiver avec des barres de chocolat, du fromage et un bout de pain. Ils ont joué pour l’honneur, je félicite l’entraîneur, M. Yahiaoui Med qui a sauvé l’équipe et son complice Lakhdari Ali (le vieux routier) qui a 50 ans, et un l’esprit jeune et, est tout le temps, avec les jeunes. Le président également qui a ramené des sponsors l’année passée ; cette année, malheureusement il est malade.

Vous avez joué pour l’accession, mais vous l’avez ratée de peu. Un commentaire ?ll Nous étions 3e dès le début du championnat. Nous étions ex-æquo avec Sikh Oumeddour. Et le match contre eux, nous a coûté cher. L’arbitre nous a saqués et sabotés sans retenue. C’était flagrant. Il nous a brisés. Et ça a des répercussions sur les matches restants, et nous sommes classés 5e à la fin à cause des blessés et des expulsions alors de ce maudit match.

Dans quelles conditions avez-vous passé la saison ?ll Très difficile. Manque de moyens, absence des membres du bureau. Nous avons passé la période début octobre à mars avec 1 500 DA (mille cinq cents dinars). Moi, je n’ai pas fui mes engagements, j’étais au four et au moulin jusqu’au dernier match des petites catégories le 27 juin. C’est nous qui avons pris en charge la restauration des joueurs et les frais des médicaments. L’APC nous a donné le transport promis de nous acheter des survêtements, je me suis déplacé pour faire la facture proforma et puis il n’a pas payé. Il nous a promis la subvention et rien n’a été fait. Il faut que les gens sachent comment nous avons passé la saison et ce que nous avons souffert.

Et le problème du terrain ?ll Celui-ci est une autre paire de la souffrance. J’espère que le marasme soit terminé. En principe, la clôture est faite, Reste la ligne électrique, je me suis rendu à 7 reprises à la Sonelgaz, ils ont déplacé les pylônes mais pas les fils pour le moment. ll y a 2 opposants qui ont intervenu. L’un contre l’emplacement d’un pylône dans sa propriété et l’autre contre le passage des fils électriques au-dessus de la sienne. L’APC a payé 60 millions de centimes, mais on attend toujours.

Comment voyez-vous l’avenir des jeunes d’Assi Youcef ?ll C’est difficile. Il y a l’absence de moyens et d’infrastructures. La seule infrastructure, c’est ce terrain de football qui regroupe nos jeunes et les fait connaître. Il y a un peu le karaté, je félicite tous les champions et les entraîneurs, particulièrement M. Saïd Djaroun, qui a honoré la commune, entre autres. Il faut s’occuper de ces jeunes pour qu’ils ne sombrent pas dans les mauvais chemins.

Et pour conclure ?ll Je répète que je suis fier de cette équipe seniors qui s’est battue avec courage et discipline. Par ailleurs, je demande à tous les gens capables d’apporter leurs compétences, leur savoir-faire et leur argent : je leur dis que les portes sont ouvertes. Les entrepreneurs et les commerçants sont priés de nous aider. Ce sont vos enfants et nos enfants. C’est pour eux que nous nous sommes sacrifiés. J’ajoute que les dettes, toutes les dettes du club sont réglées. Je souhaite bon courage et bonne continuité. Vive la jeunesse !

Propos recueillis par Salam Amrane

Partager