Seuls les vendeurs et ceux qui les approvisionnent ont pu mesurer la rentabilité de l’affaire activant à l’entrée ouest de Lakhdaria, la plaçant de la sorte comme le plus grand marché de cailles du pays.
Mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun boucher et pas un seul vendeur de volailles de Lakhdaria ne commercialisent la caille, tout comme est insignifiant pour ne pas dire inexistant, l’élevage de cet oiseau.
Pratiquement, toute la marchandise vient de Tizi Ouzou, Boumerdès et des environs de Bouira, notamment M’chedellah, Haïzer et Aïn Bessam, cependant, la première citée domine les livraisons vers les gorges, du fait de ses importantes dotations en couveuses et en batteries de reproduction. Les producteurs, révèle un vendeur, “acheminent une caille d’un poids de 100 à 110 g âgée de 25 au lieu de 30 jours, où ils se font déjà une économie de 5 jours d’aliments”. Aussi, pour qu’une commande soit rendue, elle ne devrait pas être de moins de 100 unités et à la réception, précise-t-il “ils ne la comptent à 50 DA l’unité qu’à certaines conditions”. Le producteur lui a fait savoir qu’il doit s’approvisionner de son produit été comme hiver, et pas seulement en période de fortes commandes, qui sont enregistrées dans les jours du réveillon, de l’An berbère et autres. Ceci est de bonne augure, car explique la personne interrogée, “Ces reproducteurs fournissent des milliers de poussins chaque semaine à des éleveurs sans recevoir de contrepartie, mais qu’ils récupèrent au 25e jours d’engraissement”.
Des chargements depuis les poulaillers des paysans sont pris en charge, note-t-il “qui leur permettent de charger à 48 DA la caille”.
Quant à leur business à eux devant les gorges, cela consiste à la servir cuite à raison de 80 DA pièce, aux centaines d’automobilistes empruntant la route et celui-ci se défend à propos des 30 DA de gain pièce “toute peine à son prix, on la déplume, on la vide de ses boyaux et on la fait cuire… tout cela ne vaut-il pas 30 DA ?”
A. Chérif