La gestion du parti mise à l’index

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Ainsi, les trois signataires de la déclaration, le moins que l’on puisse dire, virulente à l’endroit du parti de Saïd Sadi, font remarquer qu’à chaque fois que le RCD « se sent menacé il crie à l’intox et au travestissement de la réalité. C’est devenu carrément sa devise. Comme si ce parti était le détenteur de la vérité ». Ce torrent d’accusations émanant de ces ex-élus et responsables du parti est généré par une déclaration diffusée sur le Net par les militants de la section du RCD de la localité. Comme riposte, les trois signataires, en l’occurrence Omar Cheballah, ex-élu, Saïd Saïdi, ex-élu, et Madjid Saâd, ex-président de la section, affirment que c’est à la suite de la dénonciation publique des dysfonctionnements de l’exécutif communal et de l’annonce publique de leur retrait, datant du 1er août, en raison, expliquent-ils, de divergences profondes avec l’exécutif de la commune sur la gestion de la municipalité que le RCD de Mechtras s’en est pris violemment à eux. Pour ces désormais ex-militants du RCD, le RCD, quand il est « à court d’arguments, est désormais coutume pour lui de tomber à bras raccourcis sur tous ceux qui font entendre une toute autre voix que la sienne ». Misère de la démocratie, ajoutent-ils pour exprimer leur déception quant à la gestion faite au RCD de leur cas. Plus loin, ils notent que le parti du RCD qui « s’enorgueillit et se targue de faire de la pratique démocratique, alors que dès qu’une voix dissidente ou discordante dénonce l’illégalité et l’injustice, elle est traitée de félon, à croire que ce terme à une toute autre définition pour eux ». Et ce qui est plus étonnant et curieux, informent les dissidents du RCD, c’est que les membres de l’exécutif de la commune de Mechtras, dont les responsables hiérarchiques dénoncent à cor et à cri la prétendue intox d’un quotidien local, « font régulièrement appel au service de ce journal pour faire parler d’eux. Ce qui est en porte-à-faux avec leur soi-disant ligne politique ». Par ailleurs, les démissionnaires du RCD indiquent qu’affirmer que le Rassemblement de Mechtras se porte bien relève du délire. « Soit ses responsables sont complices ou complètement coupés de la réalité du terrain, soit ils sont frappés de cécité politique ; ou peut être les trois symptômes à la fois. »

Par ailleurs, les trois ex-responsables du RCD mettent au défi leurs anciens coéquipiers au sein du Rassemblement « pour donner un bilan organique après le départ des responsables de l’ancienne section : ont-ils enregistré une quelconque adhésion ou attiré des sympathisants dans le parti ?” Evoquant le bilan de l’exécutif, ils estiment que les innombrables projets promis à la réalisation sont soit en suspens, soit à l’arrêt ou carrément non réalisés. Ils citent, à titre d’exemple, des maisons qui ne sont pas encore alimentées en électricité en raison notamment, expliquent-ils, « du laxisme de l’exécutif”. Toujours sur ce point, ils indiquent que n’eût été le sens de l’entraide légendaire des habitants de la Kabylie, une grande partie de la population « serait plongée dans le noir ». Et d’informer qu’une autre frange n’est jusqu’à l’heure actuelle pas raccordée au réseau du gaz de ville, la laissant trimballer les bonbonnes de gaz. « Beaucoup de projets ne sont pas achevés dans les délais impartis : le nouveau siège de la mairie et la bibliothèque communale ne sont toujours pas terminés à quand le bout du tunnel ? » Les 100 locaux commerciaux demeurent un mirage et leur construction est renvoyée aux calendes gracques. Revenant, encore une fois à la charge, les trois signataires du communiqué estiment qu’au RCD, toute personne qui fait dans la critique utile « est considérée comme un paria. Maladroitement, on nous accuse de manquement à la morale et à la discipline. Nous invitons les Monsieur- Propre à sonder la population au sujet de vos augustes élus et vous verrez leur sens du service public transformé en service personnel ».

Les signataires du communiqué estiment que les membres de l’exécutif « rivalisent d’ingéniosité pour faire dans le clientélisme. Ils sont discrédités, comme, et c’est notre intime conviction, le parti du RCD. Ils ajoutent que le formation de Saïd Sadi n’est devenue que l’ombre d’elle-même, à force de pratiquer la marginalisation et l’exclusion des militants qui l’ont déserté massivement. Pourtant des hommes ont vraiment sacrifié leur carrière, leur vie et leur famille sur l’autel des chimères démocratiques dont se prévalent, avec leur langue de bois, ses dirigeants ».

Synthèse M. Mouloudj

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