La reine de l’Imzad s’est éteinte

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Le monde de la musique de l’Imzad d’Ahaggar, est en deuil, après avoir perdu sa grande doyenne, Tarzagh Benomar, qui s’est éteinte, dimanche dernier, à l’âge de 84 ans. Un silence des Ahaggariens fait suite à son absence aux mariages, Qaâdat, qui les réunissaient durant des années, autour de ce style musical transmis d’une génération à une autre.

Le répertoire de Tarzagh ne ressemble pas à celui des autres artistes dont les albums et les CD témoignent de leur existence, puisque ses chansons n’ont pas été enregistrées.

Ce style de musique berbère a été appris auprès d’une femme qui a su le transmettre à une génération à l’autre, mais la reine de l’Imzad a été toujours pour les Ahaggariens une grande référence. Ce genre musical la caractérise, pour la nommer ambassadrice de la musique et de la chanson targuies de l’extrême sud-est du pays, à Djanet en particulier.

Des paroles qui évoquent l’Histoire contemporaine et le quotidien, les traditions ahaggariennes. Aux paroles de joie et de peine s’ajoutent à la maîtrise de l’artiste aux instruments de la musique Imzad, qu’elle joue avec amour et souplesse.

Ces derniers lui ont permis de faire connaître et d’amener cette musique ancestrale à travers le monde entier, dans les grandes capitales du monde où elle s’est produite, notamment en France, en Italie, en Espagne et au Japon, où elle a effectué son dernier voyage en 2005 avec le défunt mélomane Othmane Baly.

Comme tous les grands maîtres, Terzagh Benomar a su faire naître de nombreuses vocations au sein des jeunes filles de sa ville natale en organisant entre 2002 et 2005 des ateliers d’apprentissage de l’Imzad, et ce pour préserver le patrimoine ahaggarien.

Repose en paix Tarzagh.

Ouerdia sait

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