Dès les premières heures de la journée, les protestataires ont bloqué les quatre chemins de la ville à l’aide de pierres, de troncs d’arbres et de pneus qu’ils ont allumés. La fumée qui s’y dégageait était visible à plusieurs centaines de mètres de la barricade. Sur place, Saïd un porte-parole des protestataires qu’on a interrogé nous fera savoir que « nous sommes là pour dénoncer les passe-droits qui ne cessent de ronger notre commune et mettre fin aux multiples défaillances qui continuent de faire des victimes parmi les jeunes qui souffrent. La liste des bénéficiaires de logement n’est que la goutte qui a fait déborder le vase car une bonne partie des prébénéficiaires n’est pas dans le besoin. Ceux qui en ont déjà bénéficié mais qui les ont loués ou vendus et la présence sur cette liste des femmes célibataires sont une preuve de ce désastre et notre action continuera contre la hogra jusqu’à la venue du wali », conclut-il. Par ailleurs, Salah un jeune marié et demandeur malheureux de logement, nous fera savoir : « Je suis pour des actions pour me faire entendre, mais contre la fermeture de la route car d’autres solutions existent sans pénaliser les automobilistes. Je reste favorable pour une marche pacifique mais pas faire de notre mouvement une secte. En réalité, de pareilles actions ne sont pas faites uniquement pour la distribution de logements où bon nombre de nécessiteux sont lésés, mais aussi pour diverses insuffisances que connaît la région telles que le chômage, la drogue et l’alcool qui font des ravages à Tazmalt au su et au vu de tout le monde sans qu’on ose bouger le petit doigt », conclura ce jeune qui regrette la tournure qu’a prise cette protestation.
Pour connaître la version des élus sur cette protestation Bouzid Amara, P/APC de Tazmalt, qu’on a joint par téléphone, nous révélera : « C’est vrai que dans des moments de colère on se réfère à ce genre d’actions, mais toujours est-il que la voie réglementaire reste la seule et unique solution afin d’arracher ces droits et le recours à la commission de wilaya demeure la seule alternative pour obtenir gain de cause dans le cas où la réclamation est fondée. »
Il a fallu attendre 14h pour que les protestataires arrivent à trouver un terrain d’entente avec le chef de daïra pour dégager une délégation qui prendra langue avec les autorités de wilaya pour freiner cette hémorragie qui en dit long et qui se renouvelle à chaque attribution depuis que ce dossier de logement est attribué aux services de la daïra. Pourtant, la même mission qui était auparavant à la charge de l’APC n’a pas connu un quelconque mécontentement et ce grâce à l’implication du mouvement associatif qui a joué un rôle important dans la distribution de logements en étant le seul représentant légal à même de juger les vrais nécessiteux. De l’avis des protestataires, cette action continuera en attendant la réponse aux multiples revendications des citoyens qui émanera des responsables de la wilaya telles que le gel de l’attribution, la désignation d’une commission d’enquête,… pour faire toute la lumière sur ce que les mécontents appellent “une répartition de quotas”.
Achiou Lahlou
