A Bouira : une nouvelle controverse

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L’entrée en vigueur du nouveau week-end semi universel, en plus d’avoir suscité une levée de boucliers de la part de certains ultraconservateurs, aura été sujet à controverses auprès de nombreux travailleurs. Des travailleurs et des employés de différents secteurs qui se félicitent ou se désolent, pour certains, de ces nouveaux jours de repos hebdomadaire. Auprès des multiples directions de l’exécutif de wilaya de Bouira que nous avons tenté de joindre concernant l’instauration du nouveau week-end et des dispositions prises à cet effet, les responsables concernés demeuraient injoignables car en congé. Cependant, en évoquant cette nouvelle mesure adoptée par le Conseil des ministres, des citoyens interrogés sont unanimes à dire que le vendredi est une journée sacrée où les fidèles accomplissent leur prière. Mais le repos durant cette journée du vendredi ne risque-t-il pas de compromettre le fonctionnement de certaines institutions publiques, comme les établissements scolaires?“Les élèves pourront-ils bénéficier de cours le plus normalement du monde le vendredi matin sans que les enseignants les libèrent plus tôt que prévu en invoquant salat el djomouâa”, ? Une question qui a été posée à plusieurs enseignants pratiquants et dont les réponses ne semblent pas tout à fait être au diapason des instructions de la Fonction publique. Le secteur privé n’est pas en marge de ce chamboulement qui risque d’être pénalisant à plus d’un titre pour les travailleurs de ce secteur. “Auparavant la journée du jeudi nous permettait de nous faire délivrer des papiers auprès des services de l’état civil ou d’autres organismes, mais maintenant je crains que ce ne soit plus le cas avec ce nouveau week-end, les vendredis ne seront plus ouvrables et rares seront les administrations publiques qui pourront offrir des prestations de services à cette catégorie de travailleurs du secteur privé dont nous faisons partie. Si le besoin s’exprime pour se faire délivrer des documents administratifs, nous serons donc contraints de nous absenter de notre poste de travail, sans oublier bien sur le manque à gagner à la fin du mois.’’ Un argument qui revient en force auprès des employés du secteur privé qui se voient pénalisés par ce nouveau week-end. L’adoption de ce nouveau genre de repos hebdomadaire en Algérie entre ce qui convient d’appeler désormais l’ancien week-end et le week-end universel peut sembler une formule hybride destinée à ménager le chou et la chèvre, mais si l’on se fie aux initiateurs de ce réaménagement des jours de travail, l’enjeu économique évalué à près de 700 millions d’euros est un aspect non négligeable pour l’avenir du pays. Toutefois, de l’avis de nombreux citoyens, le repos dominical est un terme que les Algériens ne risquent pas d’utiliser avant très longtemps, même si leur souhait est autre. Si pour les travailleurs du secteur public, la décision du réaménagement des jours de travail émane directement du gouvernement, pour le privé, il n’en demeure pas moins que les patrons sont libres de proclamer les jours de repos de leurs entreprises. On se souvient de l’exemple du géant de la sidérurgie Arcellor-Mittal qui avait innové en juin 2007, en étant la première entreprise en Algérie à avoir opté pour le repos hebdomadaire des vendredi et samedi. Depuis, de nombreuses entreprises avaient suivi cette démarche.

Hafidh B.

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