L’Algérie a, donc, décidé de se remettre, petit à petit à l’horloge universelle, en décrétant un nouveau week-end semi-universel et qui rentrera en vigueur à partir de demain. Et ce après plus de 33 ans de pratique. Au fait, c’était à l’époque du règne de Boumediene que l’Algérie indépendante avait décidé de se défaire du week-end universel, sous prétexte qu’il était dicté par une idéologie coloniale. Derrière cet aveu d’anticolonialisme, une autre idéologie aussi criminelle que le colonialisme gagnait du terrain en Algérie, dans les institutions et dans les appareils de l’Etat, l’islamisme ! Ainsi, l’Algérie se distingua à travers le monde par cet alignement idéologique avec l’Arabie saoudite, laquelle vit de ce don souterrain, qu’est le pétrole, la Libye de Mouamar El Kaddafi et ce permanent lieu de chaos qu’est le Soudan. Ces trois pays arabo-musulmans n’ont rien apporté à l’humanité, hormis le fait qu’ils se distinguent d’une manière aussi préjudiciable à leurs économies, aux lieu et place d’une réflexion scientifique afin d’amortir les chocs d’une économie faible sur leurs peuples respectifs. Au-delà de cette approche idéologique des rapports économiques avec le monde développé, les pays qui ont préféré, non sans complexe, cette aventure, ne savaient-ils pas qu’ils mettent un coup de Trafalgar à l’économie nationale. Combien de milliards de dollars s’évaporent quand nos partenaires occidentaux mettent les bouchées doubles pour accompagner l’évolution des sociétés ? Nul ne pourra répondre sans tomber dans un discours à l’algérienne. Nnif ou lekhsara ! Cette avance faite à l’islamisme depuis 33 ans venait comme un cheveu dans la soupe d’un pays qui voulait pourtant voler de ses propres ailes. Comment peut-on concevoir une économie forte et productive quand on sait que l’on ne travaille que trois jours par semaine ? Les idéologues de cette démarche ont mis un virus incurable dans un corps aussi frêle que celui d’une Algérie des premières années de l’indépendance. Ce projet d’adopter le week-end universel qui a pris l’allure d’une demande urgente depuis notamment l’ouverture démocratique a été bloquée par les tenants de statu quo, épaulés par les islamistes qui voyaient en cette décision de Boumediene comme un haut fait de guerre. Maintenant que l’Algérie a voulu se débarrasser, à moitié, de ce fardeau, elle se retrouve fatalement perdante, du moment que les Algériens auront en prime une journée de repos supplémentaire, le samedi ! Les déclarations de deux ministres du gouvernement, à savoir Harrouabia et Benbouzid, respectivement ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Education, nous laissent pantois. Alors que le premier a décrété vendredi et samedi journées de repos pour les étudiants, le second disait que les potaches auront cours vendredi matin. Maintenant que le débat sur un week-end, censé être un débat sur les journées de repos des travailleurs, on se glisse fatalement vers un débat théologique, émanant des activistes islamistes.
Mohamed Mouloudj