Quel prix officiel pour le ciment ?

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Nombre d’entreprises concernées trouvent en effet des difficultés dans la lecture du fameux décret n°09-243 du 22 juillet 2009 publié dans le Journal officiel n°44 du 26 juillet 2009. On prête au document des ambiguïtés dans l’explication et, partant, des couacs dans son application. Ce qui les contraint à surseoir momentanément aux facturations au risque d’y procéder maladroitement et du coup tomber sous le coup de l’article 7 qui sanctionne toute infraction constatée. C’est le cas de certaines entreprises basées notamment dans les wilayas de Bouira et Tizi-Ouzou. L’article 4, qui fixe : « les prix de cession applicables (…) à partir du même ciment livré en vrac aux unités de conditionnement, doivent être identiques aux prix de cession, toutes taxes comprises, pratiqués pour le ciment conditionné par les cimenteries ayant livré le ciment en vrac », est jugé pas suffisamment précis. Beaucoup s’accordent à dire qu’il n’est pas très explicatif pour arrêter les prix de vente, même si à travers l’initiative on y voit un réel souci de l’Etat de réglementer ce marché du ciment très infecté ces derniers mois par une spéculation à outrance.

Cette dernière fait toujours profiter les barons qui ont fait atteindre au quintal de ciment le record inimaginable de 1500 DA. C’est dire qu’en fin de compte le décret en question n’a en fait rien réglé. Du moins jusque-là. Car s’il est évident que les entreprises étatiques s’y conforment de fait, il n’est pas évident que ça sera le cas pour ces nombreux « points de vente » privés qui fixent les prix à leur convenance. Les fermetures sporadiques auxquelles sont contraintes les usines de fabrication du Centre, celle de Sour El Ghouzlane et de Meftah ne font qu’amplifier la spéculation sur le marché parallèle.

La première unité citée n’a d’ailleurs repris à fonctionner que mardi dernier après un arrêt de près d’une vingtaine de jours alors que la fermeture de celle de Meftah perdure toujours.

Du coup toute la demande est quasiment supportée par l’unité de Chlef qui est la seule à tourner à plein régime pendant toute l’année.

Du coup la tension perdure sur le produit et l’appréhension de voir les prix flamber davantage est toujours de mise. Une intervention plus efficace de l’Etat urge. De même qu’il serait plus judicieux, en attendant de vulgariser l’application du décret, que des dérogations soient accordées par qui de droit aux entreprises publiques pour continuer à fonctionner afin de réduire quelque peu la spéculation qui s’est emparée du marché.

Djaffar C.

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