« Vers 7h 45, une femme d’un certain âge, accompagnée de ses deux enfants, descend de voiture ; l’air décidé, un arrache-clous à la main, elle se dirige vers un immeuble, et y rentre ! Peu après, d’autres lui emboîtent le pas… » Telle est l’information qui nous a été transmise par un gardien des logements du Fonds national de péréquation et des œuvres sociales (FNPOS). Des heures plus tard, des bénéficiers de logements, équipés de tournevis, de pinces s’attelaient à changer les serrures des logements.
Excédés par « le retard » mis par le FNPOS à leur remettre les clefs de leurs maisons, 60 des 100 bénéficiaires de logements ont procédé, hier, au défonçage des portes et au remplacement des serrures des appartements situés à proximité de la clinique médicochirurgicale docteur Hammani, sise sur la route principale menant au quartier Sidi Ali. Faute d’une décision de promoteur leur désignant explicitement les numéros de leurs appartements respectifs, ils ont mis des noms sur les portes à l’aide d’un marqueur bleu au fur et à mesure de leur arrivée. « C’est une occupation provisoire, dès que le promoteur nous remet officiellement les clés en spécifiant un numéro d’appartement, tout le monde rejoindra le sien”, nous dira un occupant, délégué par l’ensemble des bénéficiaires. « C’est une action faite dans le but de faire bouger les choses, car, et jusqu’à aujourd’hui, toutes les démarches et les promesses des responsables à différents niveaux, ne sont que de la poudre aux yeux », ajoute-t-il, l’air navré !
A la veille du mois du ramadan et de la rentrée sociale, ces bénéficiaires, simples fonctionnaires, se disent confrontés à la double préoccupation de devoir s’acquitter simultanément du remboursement des dettes contractées auprès des banques et du loyer mensuel des logements qu’ils occupent présentement.
Par ailleurs, ils assurent avoir rempli toutes les formalités ayant trait à l’assurance catastrophe naturelle et crédits bancaires et qu’ils sont détenteurs de décisions d’octroi, depuis octobre 2008. Notons que des habitants de la cité du stade ont procédé récemment de la même manière à l’occupation de logements qui leur sont destinés. Quelque 500 logements sociaux sont en attente de distribution à Akbou et quelque 5 000 demandes sont enregistrées au niveau des autorités concernées. Espérons ne pas voir ces procédés faire boule de neige à Akbou.
B. Sadi