Vendredi matin au chef-lieu de wilaya, l’ambiance était identique aux habituels vendredis de la ville. Hormis le marché hebdomadaire plein comme un œuf, les passants se faisaient rares. Quelques habitués aux terrasses des cafés discutaient justement de l’installation de ce nouveau week-end et des retombées économiques engendrées par cette mesure. “Aujourd’hui, j’ai dû fermer mon commerce, car la clientèle est inexistante le vendredi’’, dira le propriétaire d’une pizzeria ayant pignon sur rue à Bouira. Idem pour le kiosque de journaux qui demeurait fermé. Les journaux étaient à ce propos indisponibles durant toute la journée du vendredi. Avaient-ils au moins été distribués ? Rien de moins sûr. En l’absence de journaux, le temps paraît plus long et d’ailleurs la plupart des cybercafés n’étaient pas ouverts. Le lendemain, samedi, le topo était identique à celui qui régnait la veille. Une morosité à faire pâlir un no man’s land. Seul le marché hebdomadaire grouillait de monde, tandis que les artères de la ville étaient plutôt désertes. Au niveau de la gare routière, les dessertes étaient assurées vers quasiment toutes les destinations, mais là encore, il n’y avait pas la foule des grands jours. A croire que les voyageurs étaient cloîtrés chez eux. L’entrée en vigueur de ce nouveau week-end semi-universel a été, pour beaucoup de citoyens, considéré comme un chamboulement dans les mœurs et les traditions de la journée et demie de repos hebdomadaire, devenu, pour cette première édition, un repos de 72 heures. Le prochain week-end prévu la veille du mois du ramadan sera-t-il mieux huilé ?
H. B.