Le Ramadhan sans la zalabia

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A moins d’une journée du début du mois sacré, il n’y a aucune boutique, à Draâ El Mizan qui ne s’est présentée pour la fabrication de la tant convoitée zalabia.

Il est que déjà, l’an passé, le nombre des fabricants occasionnels avait beaucoup diminué à cause de la nouvelle réglementation mais il n’en demeure pas moins que quelques-uns ont pu quand même travailler à la grande joie de leur nombreuse clientèle.

Cependant, le plus énigmatique est le fait que la boutique du Tunisien (Tounsi) le spécialiste de cette sucrerie, qui a pignon sur rue depuis des dizaines d’années reste fermée jusqu’à cette période alors qu’auparavant, il commençait à stocker les sacs de farine, de sucre et des dizaines de bidons d’huile, plus d’une quinzaine de jours avant le début du carême.

“Nous sommes habitués au “Tounsi” Tunisien et à sa zalabia depuis notre enfance. Mais, cette année, sa boutique est toujours fermée, alors qu’il devait rentrer des vacances depuis longtemps ne serait-ce pour se préparer”, nous confie Si Amer qui n’hésitera pas à nous confier que selon certains citoyens de la ville, le “Tunisien” dont les affaires ne marchent plus très bien à Draâ El Mizan a décidé de travailler à Alger pendant ce mois de Ramadhan.

Par ailleurs, interrogés, certains citoyens avancent que la zalabia, même pendant le Ramadhan n’a plus la côte comme en hiver et qu’elle est largement concurrencée par la grande quantité de fruits mise sur les étals des marchés.

“Il faut savoir que les habitudes alimentaires des gens a beaucoup changé ces dernières années. Il faut aussi reconnaître que les gens font quand même très attention à leur alimentation. Comment voulez-vous pousser les pères de familles dont la plupart souffrent du diabète à acheter et à faire consommer de la zalabia à leurs progénitures ?” finit par se demander à son tour Aâmi Rezki qui avoue n’avoir acheté, en tout et pour tout qu’un demi-kilogramme l’an passé, au cours du mois sacré.

Cependant, il faut reconnaître, en toute honnêteté que la fabrication de la zalabia en cette période chaude est très risquée avec la pâte qui peut tourner à tout moment sans énumérer, bien sûr, toutes les augmentations des prix des produits pour son élaboration.

“Si l’an passé, la zalabia s’était vendue à 180 DA le kilogramme, elle pourrait atteindre facilement les 240 DA -avec tous les risques auxquels sont exposés les diabétiques par-dessus- tout alors que la banane est cédée à 75 DA, la pastèque à 25 DA, le raisin à 70 DA avec toute la fraîcheur et la saveur”, nous déclare Aâmi Said.

Essaid N’aït Kaci

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